Gouel laouen d’ar Vretoned ! Bonne fête à tous les Bretons !!!
On fête aujourd’hui la Bretagne à travers le monde, sous le terme de Gouel Breizh / Fête de la Bretagne, nom sécularisé de la Saint-Yves / Gouel Sant Erwan. L’occasion de célébrer des événements qui « ils portent des valeurs de fête, de partage, d’engagement, alliant culture traditionnelle et modernité, qui lui sont chères » comme nous avons pu le lire sur un site internet. Les valeurs chrétiennes de ces saints -dont saint Yves- qui forgèrent la Bretagne ? Aux oubliettes…
Autrefois, une fête qui honorait Saint Yves et la Bretagne
Autrefois, aux arènes de Lutèce, une grande fête était organisée avec bagadoù… Cela est un peu tombé puis il a été question de créer une grande fête de la Bretagne, à l’instar de la Saint Patrick qui est fêtée à travers le monde par les Irlandais. Une fête de rassemblement au-delà des frontières. Il y a quelques années, nous étions avec une appellation franco-bretonne donnant un jeu de mot plus ou moins réussi, mais parlant : La Fest’Yves, traduit en breton Gouel Erwan. Les deux allaient de pair. On avait viré le “Sant” (saint), mais l’esprit était encore là.
Il s’avère que depuis, beaucoup se sont affranchis du rappel à Saint Yves, et sont partis sur l’idée unique de Fête de la Bretagne / Gouel Breizh, d’autant que la fête s’est étendue entre le 15 et le 26 mai à travers le monde. Certains se gargarisent d’une multitude d’événements… mais au niveau religieux, cela se réduit à peau de chagrin ! Et pourtant il y en a, des occasions de célébrer le saint homme, de Tréguier à Saint Yves-des-Bretons (Rome), en passant par toutes les paroisses et chapelles dont le patronage est confié à Yves Hélouri de Kermartin. Mais… les catholiques bretons ne sont pas exempts de toute responsabilité sur le déficit de propositions.
La Bretagne, terre celtique chrétienne a donné de très nombreux saints et missionnaires, et Saint Yves en est un qui est internationalement connu. Or en laïcisant la fête patronale et en supprimant donc la référence à ce saint, on supprime encore une autre des racines bretonnes ; on nie une bonne partie de ce qui a forgé la Bretagne et on vend une partie de son âme à des intégristes laïcs en envoyant les ancêtres aux oubliettes, de Juluan ar Maner à Cadoudal, de Nominoë à Anna Vreizh, de Saint Patern à Saint Corentin, de Gradlon à Saint Malo… Un laïcisme extrême qui ne provient pas de Bretagne, et qui n’a pas vocation à s’y installer. Si l’on supprime la langue, si l’on supprime l’Histoire (que beaucoup de Bretons ne connaissent déjà plus) et si l’on supprime l’âme chrétienne bretonne, il ne reste plus rien et la Bretagne (celle que nos Pères nous ont légué) mourra, ne nous y trompons pas. Et ce n’est pas le vernis culturel proche de la cigale de La Fontaine qui pourra freiner la chute. Car sans la Foi et sans la langue, il n’y a plus de Bretagne. Il ne restera qu’un folklore amusant les touristes et amateurs de revival qui rappellera qu’à une époque qui s’efface des mémoires, existait une Bretagne souveraine et rayonnante…
Qui était saint Yves ?
Mais qui était Saint Yves, patron des Bretons que l’on fête à travers le monde ce 19 mai ?
Il était le fils d’un pauvre chevalier breton. Orphelin très jeune, il est élevé par sa mère. Puis il s’en vient à l’Université de Paris. Très doué, il y étudie les arts, c’est-à-dire les lettres, la théologie pour être prêtre, et le droit. Ayant parachevé ses études dans la prestigieuse faculté de droit d’Orléans, il revient au pays. On le nomme à la fois curé de Trédrez, petite paroisse près de Saint Michel en Grèves et official (juge ecclésiastique) à Tréguier. Sous l’influence de moines franciscains avec qui il a de longues discussions sur la perfection et la pauvreté, il se décide à partager ses ressources avec les pauvres. Juge, il assume ses fonctions dans un esprit de conciliation et de justice et, gratuitement, se fait le conseiller ou le défenseur des plaideurs démunis, gardant, sous les attaques parfois acerbes de ses collègues d’en face, une joyeuse égalité d’humeur. Fidèle à l’exemple des saints, saint Martin entre autres, à une vie de prière centrée sur l’Eucharistie et l’étude de l’Écriture Sainte, il s’adonne aussi à la prédication, souvent dans plusieurs paroisses le même jour, et à l’assistance spirituelle. Sa maison, le manoir de Minihy, devient un abri pour les pauvres. On l’appelle ‘le prêtre saint’. Après sa mort, il connaîtra un culte populaire très fervent, en Bretagne et bien au-delà.
“La renommée d’Yves Hélory de Kermartin est mondiale. Le 19 mai 1947, le VIe centenaire de sa canonisation par Clément VI (19 mai 1347) attirait à Tréguier, où la basilique–cathédrale garde son tombeau et ses reliques, cent mille pèlerins ‘de toute nation et de toute langue’, deux cardinaux, le nonce apostolique, de nombreux archevêques et évêques, des centaines de prêtres, les représentants officiels du gouvernement français et de plusieurs gouvernements étrangers, les délégués des universités, des barreaux de France, de Belgique, de Hollande, du Luxembourg, d’Angleterre, des Etats–Unis…
Cet invraisemblable triomphe, suite et prélude à beaucoup d’autres, est la preuve de l’extraordinaire survie de Saint–Yves. Depuis plus de 600 ans, sa mémoire est en bénédiction.
Pourquoi cet humble prêtre breton a-t-il laissé après lui un tel rayonnement?” (site du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier)
“Juge intègre, avocat des pauvres, des veuves et des orphelins, providence de tous les nécessiteux, Yves Hélori fut aussi le modèle des pasteurs: prédicateur infatigable, il parcourut les campagnes, bouleversant les foules par le feu de sa parole et le rayonnement de sa vie. A sa mort, le 19 mai 1303, son tombeau ne tarda pas à devenir un véritable centre de pèlerinage… Il n’est guère de paroisse en Bretagne où le culte de saint Yves ne soit rappelé par une statue ou un vitrail.” (diocèse de Quimper et Léon – Saint Yves)
Il fut canonisé le 19 mai 1347 par le pape Clément VI.
A lire aussi:
Message du Pape à Mgr Lucien Fruchaud, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, à l’occasion du septième centenaire de la naissance de saint Yves, le 19 mai 2003.
Près de Tréguier en Bretagne, l’an 1303, saint Yves, prêtre, qui, dans sa charge d’officiel, rendit la justice sans faire acception de personnes, favorisa la concorde, défendit pour l’amour du Christ les causes des orphelins, des veuves et des pauvres et accueillit chez lui les miséreux. (Martyrologe romain)
Source : Nominis
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