Aujourd’hui, si le sanctoral donne la saint Edern, l’Eglise fête aussi sainte Jeanne Jugan, cette figure d’humilité au service des pauvres, née à Cancale le le 25 octobre 1792 et morte à Saint-Pern le 28 août 1879.
Un modèle d’humilité
Un soir d’hiver 1839, Jeanne Jugan (1792-1879) découvre une pauvre dame âgée, aveugle et infirme, qui se meurt de froid. Elle la prend chez elle, dans cet humble logis. Bientôt, elle en recueille une autre, puis une troisième, ainsi naquit la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres. Des jeunes filles se joignent à elle et lui apportent leur aide. Le feu intérieur qui l’embrase alors, Jeanne s’empresse de le communiquer à ses compagnes avec lesquelles elle vit désormais, à la manière d’une communauté religieuse, au service des pauvres. Jeanne a 47 ans. Pour elle, plus de doute: l’œuvre à laquelle Dieu l’appelle est là. Une œuvre urgente. Il n’existait alors aucune protection sociale pour ces personnes en détresse.
La congrégation connut un grand développement en Europe et même dans d’autres continents. A partir de 1852, le rôle de Jeanne Jugan comme fondatrice fut effacé et elle fut soumise à une sorte de réclusion. « Je ne vois plus que Dieu seul », disait-elle. On reconnut son humilité et sa sainteté au moment de sa mort et la vérité historique fut rétablie. Elle fut canonisée en 2009.
Une statue à la Vallée des Saints
Aujourd’hui, elle a une statue à la Vallée des Saints, faisant connaître son oeuvre auprès des milliers de visiteurs chaque année. Sculptée par Patrice Le Guen, Jean-Philippe Drévillon et Margot Lasalle, la statue a été inaugurée et bénie dimanche dernier. Mgr d’Ornellas a béni la sculpture en présence de plus d’une centaine de Petites Soeurs des Pauvres et d’invités dont les sculpteurs, après une messe célébrée à la chapelle St Gildas de Carnoët par Mgr Moutel, évêque de Saint-Brieuc & Tréguier.
Saint Edern
Ermite, fêté le 26, le 29 ou le 30 Août suivant les calendriers.
D’après les registres de Plouédern, né en Irlande, il quitta son pays du temps d’Alain Ier, duc de Bretagne, et vint aborder vers 894, à la côte de Cornouaille, au canton de Jucq, près Douarnénez, d’où il se rendit en une forêt qu’on nomme Quistinit, à trois lieues de Quimper. Il y fit son ermitage et y bâtit une chapelle, depuis érigée en église paroissiale et appelée Lannédern. Il est vraisemblable que c’est plutôt Edern, chapelle de la paroisse de Briec, qui n’est qu’à trois lieues de Quimper, tandis que Lannédern en est à six ou sept lieues. Cependant le tombeau du saint est en cette dernière paroisse. Les anciennes archives de Plouédern mentionnent une copie sur parchemin de la vie du saint. Elle est perdue. D’après les anciennes prêtres du pays, on invoque saint Edern sous la dénomination de sancti Œgidii.
Edern, Keredern, Lannedern et Plouédern ont ce saint pour patron primitif. Tous ces lieux auront ressenti l’heureuse influence de ses vertus, de ses exhortations et de ses miracles. (Vies des bienheureux et des saints de Bretagne par M. de Garaby -1839 – Saint-Brieuc)
D’étymologie celtique, Edern vient soit de l’adjectif gallois « edyrn », signifiant grand, gigantesque, soit du latin « aeternus » signifiant éternel. Dans la légende galloise, Edern est le fils du dieu Nuz et l’un des premiers amants de la reine Guenièvre, l’infidèle épouse du roi Arthur. Ce prénom est resté usité en Bretagne ; il est très peu fréquent ailleurs.
Certains calendriers placent la fête de Saint Edern le 29 août.