En ce 4ème Dimanche de Carême (aussi appelé dimanche de Lætare en raison du début de l’Introït de la messe), la Liturgie de l’Eglise utilise – comme pour le 3ème Dimanche de l’Avent (Gaudete) – la couleur rose, couleur de l’aurore, qui marque, au milieu des temps de pénitence, une pause où l’Eglise vise à mieux faire entrevoir la joie qu’elle prépare (Noël ou Pâques), à donner courage pour les dernières étapes à parcourir et à rendre grâce pour les œuvres déjà accomplies. Tout en nous rapprochant de la Passion de Jésus et de la Croix, signe de notre Rédemption, la liturgie de ce dimanche nous rappelle que la source de notre salut est un motif de joie pour les chrétiens. C’est pourquoi, alors que les fleurs ne doivent pas être utilisées dans la décoration de l’église durant le Carême, sont autorisées ce dimanche, et que le prêtre peut utiliser les ornements roses, atténuant le violet pénitent du Carême. La couleur rose emprunte sa signification au rouge, symbole de l’amour divin, et au blanc, symbole de la sagesse divine, dont la combinaison signifie l’amour de l’homme régénéré par la pénitence pour la sagesse divine reçue dans la Révélation.
L’Introït magnifique et les chants de la Messe ne parlent que de joie et de consolation. L’Eglise toute entière se félicite du zèle de ses enfants avec lequel ils ont déjà parcouru la moitié de la Sainte Quarantaine.
« Joie, joie, joie, pleurs de joie » (Pascal) devant la peine en pensant à l’achèvement dans la gloire.
Introït de la Messe : « Laetáre, Ierúsalem, et convéntum fácite, omnes qui dilígitis eam; gaudéte cum laetítia, qui in tristítia fuístis, ut exsultétis, et satiémini ab ubéribus consolatiónis vestrae.
(Réjouis-toi, Jérusalem, et vous tous qui l’aimez, rassemblez-vous ; unissez-vous à sa joie, vous qui avez été dans la tristesse; tressaillez d’allégresse, rassasiez-vous et soyez consolés dans ses délices.)
Psaume : Laetatus sum in his quae dicta sunt mihi : In domum Domini ibimus. Laetare… »
(Ps. Je me suis réjoui dans cette parole qui m’a été dite : Nous irons dans la maison du Seigneur. Réjouis-toi… )
NOTE D’AR GEDOUR POUR L’ ANNEE A : Dans nos églises paroissiales ce dimanche, il serait préférable de privilégier la lecture longue de l’Evangile de l’aveugle-né (Jn 9, 1-41) à la lecture brève, qui occulte clairement des questions essentielles qui font suite à la question « Pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché ou bien ses parents ? » Comme le dit le Père Michel Viot dans son dernier ouvrage (A l’Ecoute de la Bible – Vol1, p79 – Artège Editions), « comment peut-on imaginer que l’Eglise puisse avoir une fonction spirituelle et sociale si on occulte une pareille question qui est toujours posée aujourd’hui avec des variantes ? »