Suite au premier confinement, le chef de l’Etat avait appelé à la résilience. Face à l’ampleur de la crise du coronavirus, Emmanuel Macron avait annoncé le lancement de l’opération Résilience, qui visait à mobiliser les forces armées pour venir en aide aux malades. Ce terme est revenu à nouveau sur le devant médiatique ces derniers jours.
Mais qu’est-ce que la résilience ? Doit-elle se limiter à un nom d’opération et à un usage communiquant ? Derrière ce terme, on retrouve cette aptitude à faire face avec succès à une situation représentant un stress intense en raison de sa nocivité ou du risque qu’elle représente, ainsi qu’à se ressaisir, à s’adapter et à réussir à vivre et à se développer positivement en dépit de ces circonstances défavorables. Et effectivement, après le stress du premier confinement destiné à lutter contre l’épidémie de Covid19, un appel à la résilience est un appel à rebondir et à reconstruire.
Or voilà que nous tombons dans un second confinement, destiné à lutter contre une seconde vague. Si ce confinement a subi certaines adaptations, la liberté religieuse – liberté fondamentale à valeur constitutionnelle – en prend clairement un coup, encore une fois. Plus particulièrement la liberté de culte. Or, lorsque les choses vont mal, lorsque rien ne va plus, les croyants sont, plus que jamais, amenés à se poser des questions essentielles sur le sens de l’existence, sur le sens de la mort, la sienne ou celle de proches. En temps d’épidémie, les gens ont besoin de réconfort et lorsque l’on pratique une religion, ils sont amenés à se ressourcer au sein même de leur foi et de leurs églises. La dévotion personnelle est actuellement plus ou moins tolérée puisque les églises restent ouvertes et les prêtres restent disponibles pour l’écoute, la confession ou les urgences sacramentelles. La communion est même distribuée tout comme l’adoration eucharistique est proposée en bien des lieux. Cependant, le culte public rendu à Dieu est complémentaire du culte privé, et ne peut être considéré comme variable d’ajustement. C’est particulièrement vrai pour le culte catholique, contrairement aux autres religions qui, par leur structure, n’ont pas ce particularisme.
Y a-t-il un grand écart entre l’appel à la résilience et la volonté de confiner le religieux ? On peut difficilement, dans une situation de crise, prôner une capacité de résilience tout en empêchant le croyant d’exercer cette liberté fondamentale qui, bien plus qu’un droit individuel ou collectif est un devoir de la part du gouvernant qui se met au service du bien commun.
Tout en faisant l’exercice de la responsabilité collective, il est donc nécessaire de rappeler que la possibilité de laisser accessible (tout en prenant les précautions sanitaires nécessaires) le culte public n’est pas une option et fait partie des essentiels pour aider les populations à faire face à cette situation. Que les croyants usent ensuite de cette liberté (en prenant les précautions nécessaires) ou décident d’eux-mêmes de ne pas l’utiliser relève de leur propre choix, mais pour exercer cette liberté, ils doivent avoir le choix.
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