Saint Goulven, ermite du Léon, s’associa un jeune homme fort vertueux et d’une droiture admirable. Ce disciple fidèle avait soin des choses extérieures. Le saint lui donna une partie de la terre qu’il avait reçue du comte Even : Kermaden.
Un jour, le bon serviteur fut envoyé par son maître demander au riche paysan Joncour, de Plounéour-Trez, de lui donner quelque chose. Il reçut de l’eau bourbeuse qui, disent les légendes, fut convertie en or. Le saint en fit faire un calice, trois croix et trois cloches carrées, qui servirent à opérer des guérisons miraculeuses. Saint Goulven, craignant d’être élevé à l’épiscopat, partit pour Rome. Cependant, sacré évêque du Léon par saint Grégoire-le-Grand, il vint réformer son diocèse. Des affaires l’appelèrent à Rennes. Là, il dit à son inséparable ami : « Mon frère, le Seigneur m’a révélé que bientôt je passerais à une vie meilleure que j’ai toujours souhaitée. Je sais qu’après ma mort vous ne pourrez rien obtenir de mon corps pour emporter au pays ; prenez cette croix, portez-la à mon église ». Maden fut attendri. « Consolez-vous, dit le saint, et demeurez toujours dans la grâce de Dieu ». Maden paraît être le saint patron de la paroisse de son nom dans le diocèse de Saint-Brieuc.
Source : « Vie des saints bretons » par S. Torquéau (à paraître – DR)