Samson naquit vers 495 dans le comté de Glamorgan au Pays de Galles. Amon et Anne, ses nobles père et mère, le mirent, à cinq ans, sous la conduite du saint abbé Iltut. L’élève laborieux et docile, ayant fait de grands progrès dans les sciences et dans la sagesse, fut ordonné diacre par saint Dubrice, évêque de Caërleon. Il honora sa dignité en désarmant, par sa charité héroïque, la jalousie que lui portaient deux neveux d’Iltut, et dont l’un avait été jusqu’à essayer d’empoisonner Samson.
Après deux ans de diaconat, le Saint fut promu au sacerdoce par le même prélat. En 512, il se retira dans une île voisine, pour y mener la vie érémitique avec d’autres serviteurs de Dieu, que dirigeait l’abbé Piron.
Amon, fort âgé et dangereusement malade, envoya prier Samson de venir le voir. Il y alla par l’ordre de son abbé, guérit le malade par ses prières, le détermina à le suivre, décida sa mère à faire vœu de continence, cinq de ses frères à se consacrer à Dieu, et plusieurs autres membres de sa famille à ne plus s’occuper que du bonheur éternel. La plus grande partie de leurs biens fut destinée aux pauvres et aux églises.
Rentré dans son couvent, il en fut nommé économe et bientôt abbé, par saint Dubrice. Un an et demi après, en 516, il suivit en Irlande, avec l’autorisation du prélat, des religieux dont il admirait la science et la vertu. Ses progrès et ses miracles le Rendirent célèbre dans cette contrée.
A son retour, il se renferma au sein d’une forêt. Il n’en sortait que pour aller le dimanche célébrer la messe dans un oratoire construit par quatre religieux fervents qu’il avait amenés, dans les ruines d’un vieux château. La prière et l’étude prenaient tout son temps. Saint Dubrice l’appela et le lit prêcher au synode de Caërleon, en 520. Samson parla avec simplicité, mais avec tant d’âme, qu’il toucha tout le monde. L’orateur pathétique fut sacré évêque régionnaire.
Il continua de pratiquer les mêmes austérités. Il s’interdit l’usage de la viande. Quelquefois il était trois jours sans manger. Souvent il passait la nuit à prier debout. Accablé de sommeil, il prenait un peu de repos, la tête appuyée contre la muraille. Il alla revoir ses parents, vint à un couvent au-delà de la Saverne, et resta plusieurs années dans cette contrée pour en extirper le paganisme et l’impiété. Plusieurs religieux partageaient ses efforts féconds en fruits merveilleux.
Pour donner plus d’étendue à l’exercice de son zèle, il passa dans l’Armorique avec beaucoup de saints religieux, et fonda l’abbaye de Dol vers 548. De cette pieuse retraite, il allait, avec ses vertueux compagnons, répandre les vérités et les vertus chrétiennes dans toute la contrée. Ses instructions, soutenues par des miracles, convertirent une foule d’habitants. Il gagna l’estime et l’amour de tout le pays et en devint l’oracle. Il fonda des monastères en divers cantons, y plaça de saintes colonies de religieux et se rendit à Paris, en 554, pour demander au roi l’approbation des donations faites à ces établissements, et le retour du prince Judual, que Canao, usurpateur de l’Armorique, faisait tenir éloigné. Le roi, charmé des vertus de Samson, exauça ses demandes ; et, apprenant que ce serviteur de Dieu était évêque, il établit son siége à Dol en 555.
En 557, le Saint remplit la promesse qu’il avait faite au monarque de retourner le voir, et souscrivit en ces termes au concile qui se tenait dans la capitale : « Je, Samson, pécheur, évêque, ai consenti et souscrit… ».
Une grande faiblesse, causée par l’âge, et les fatigues des missions forcèrent Samson à faire ce voyage en chariot. Il semait sur son passage, comme la première fois, les bienfaits et même les miracles.
Revenu à Dol vers 558, il vécut encore quelques mois, remplissant les fonctions les plus pénibles de sa dignité, visitant tout son diocèse, passant même dans les îles pour en chasser le vice et l’erreur.
Près de sa fin, il exhorta ses disciples à la persévérance dans le bien, désigna Magloire pour lui succéder et reçut avec ferveur le saint viatique. Il expira à Dol en 565.