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[BILLET D’HUMEUR] Doit-on oublier (une partie de) notre histoire ?

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

Les crèches de Noël ont beaucoup fait parler en cette fin d’année 2014. Bizarre que de naïves représentations d’une famille, d’une étable, d’un âne et d’un boeuf puissent faire hérisser autant de poils. La bêtise de la « libre-pensée » n’ayant pas de limites, plutôt que de s’adonner à des actions constructives, les obscurantistes de ce groupuscule ont préféré s’attaquer à un symbole qui leur donne bien des vapeurs. Leurs ombres funestes se sont dévoilées à la lumière de Noël. Un ami, pas vraiment croyant, m’a dit l’autre jour que

« ces abrutis (sic) n’ont pas compris que la crèche de Noël, qui était d’abord un fait religieux, est devenue une tradition, issue de l’histoire de [son] pays qu’il ne va certainement pas renier, en bien ou en mal. »

Cet ami ajoutant:

« qu’on est aujourd’hui dans cette logique où -pour ce que l’on a mal fait (ou prétendu comme tel par la doxa)- on doit constamment s’excuser -« Pardon tout le monde, pour avoir été – cochez la case- des colons, des esclavagistes, des collabos, des inquisiteurs, des croisés, des machins, des trucs… « -. Là, dit-il, c’est marrant, on nous force à devoir reconnaître notre histoire, à l’assumer et à la reconnaître ad vitam aeternam (parfois au mépris de l’Histoire), jusqu’à X générations… mais pour la crèche, là, non ! On doit l’oublier, notre histoire ! Y’a des choses qu’on ne doit plus assumer : nos traditions ancestrales, nos racines chrétiennes et tout ce qui en découle (du moins de manière trop affirmée) et le fait que notre société doit presque tout au christianisme, on oublie ! »

Il est certain que cet ami soulève ici un manque de cohérence chez ces ennemis de la liberté de penser (entendez par là les fondamentalistes laïcards, ceux qui se disent libre-penseurs alors qu’ils sont enfermés dans leur modèle de prêt-à-penser et sont à mettre dans le même sac que les intégristes religieux qu’ils abhorrent). Manquerait plus qu’à débaptiser certaines de nos villes. Et puis raser nos clochers. Et tant qu’à faire nos calvaires… On peut aller loin ! Remarquez… c’est probablement ce qu’ils aimeraient…

 D’ailleurs, soit dit en passant, c’est aussi ce qui se passe au niveau du breton. Tant qu’on se limite à jouer du biniou et à servir des crêpes, ça le fait. Mais concernant l’Histoire de Bretagne, vous êtes priés de bien vouloir oublier. Ou sinon, vous êtes voués aux gémonies républicaines. Etonnant d’ailleurs qu’on retrouve sur ce sujet les mêmes « libre-penseurs » qui vous invitent (là encore) à bien prendre garde de rester dans les leurs cases, avant de tout faire pour vous briser dans votre élan.

Et bien non… sur le sujet des crèches, la majorité de la population cette fois leur a dit « vous n’aurez pas notre liberté de penser » (pour paraphraser un chanteur connu). Mais pour combien de temps encore ? Alors à nous de faire en sorte que les tentatives d’autodafé de crèches soient le chant du cygne de cette « libre-pensée ».

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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