[BILLET D’HUMEUR] Quelle culture voulons-nous transmettre ?

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

La Conférence des évêques de France vient de publier un texte intéressant mais qui soulève quelques questions. Je vous propose juste cet extrait qui me laisse dubitatif :

Le temps viendra où nous devrons avoir le courage de nous interroger pour savoir comment la France a pu voir croître en son sein de tels foyers de haine. Enracinés dans l’Evangile, portés par l’Espérance, nous devons nous interroger sur notre projet de société. Quelle société voulons-nous bâtir ensemble ? Quelle place réservons nous aux plus faibles, aux exclus et aux différences culturelles ? Quelle culture voulons-nous transmettre aux générations qui nous suivent ? Quel idéal de notre communauté humaine proposons-nous à la jeunesse ?

Bon… ce temps de nous interroger est arrivé. Certes, on pourrait dire que ça concerne la France, pas la Bretagne… et cela n’avancerait pas à grand chose, d’autant que ce texte est repris dans les Diocèses bretons et que ça nous concerne tous. Maintenant, voyons juste ce passage qui à mon sens questionne déjà celui qui réfléchit quelques minutes.

« Quelle place laissons-nous aux différences culturelles ? » ou « Quelle culture voulons-nous transmettre? » demande le texte.

Est-ce une culture déracinée – ou un cocktail multiculturel sans fondations – que nous souhaitons transmettre ? Comment considérer que l’on puisse s’interroger sur la place des différences culturelles – ici allogènes- alors que déjà est mise de côté, voire plutôt ignorée, piétinée la différence culturelle bretonne, pourtant propre culture de la Bretagne ? Comment penser que les gens puissent s’intéresser à l’autre alors que déjà la culture locale est peu à peu effacée. La transmission est coupée par des personnes qui ne trouvent pas d’intérêt à celle-ci.

Alors rappelons à nos évêques qui transmettent ce texte (mais aussi à tous les cathos qui délaissent -consciemment ou non – la culture bretonne et la font peu à peu sortir de l’Eglise et de la société) : l’ouverture à l’Autre ne peut se faire que si l’on est capable d’assumer son propre héritage culturel tout en tenant compte de l’environnement culturel local, ce qui permet alors de mieux comprendre l’Autre dans la totalité de sa personne humaine, y compris son attachement à ses racines culturelles et/ou religieuses. Commençons déjà à comprendre le prochain sans écraser sa culture (ici la culture bretonne) au profit d’un catho-jacobinisme, et alors on saura certainement s’adresser à celui qui a une culture plus éloignée de la nôtre, y compris pour annoncer l’Evangile.

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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Un commentaire

  1. L’abandon de la langue Bretonne a été de pair avec l’abandon de la Foi! La spiritualité Bretonne avait perçé, dans toute sa simplicité toute la profondeur du mystère du Christ et de son entourage. Cette profondeur est retranscrite dans ces chants souvent oubliés et qui élèvent l’âme, tout comme le chant grégorien. Kalon sakret Jesus, O Rouanez karet an Arvor…….
    L’abandon de cette magnifique langue a fait perdre cette profondeur d’âme.

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