Breizh washing : le temps de rendre à la Bretagne ce qui est dû

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

Confronté à l’inflation de ses dépenses et à la stagnation de ses effectifs, le réseau Diwan doit trouver 500 000 € pour équilibrer son exercice comptable 2024. Il lance un appel aux dons. Mais ce n’est pas le seul : le réseau Divaskell qui fédère les écoles privées optant pour le bilinguisme cherche également de l’argent. Div Yezh également, pour le public. Chacun a du mal, avec le peu d’argent public et de dons récolté chaque année.

Il existe pourtant des solutions, pour peu que les bretons puissent penser Bretagne. A commencer par les entreprises qui font du Breizh-washing, mais ne vont pas au bout de leur logique. Faisant leur manne sur la matière bretonne, ces entreprises devraient se rendre compte du travail effectué par l’ensemble des acteurs bretons de la culture et pour la transmission de la langue depuis l’école, travail qui compose l’essentiel de l’identité de la Bretagne. Et contribuer à la pérennisation de la matière bretonne  qui leur permet de rayonner… 

Dans l’idéal, il faudrait créer un fond de dotation global qui permettrait d’abonder les besoins des trois structures sans avoir besoin de quémander l’argent public. Imaginons que l’ensemble des entreprises consacre 0,1% de son chiffre d’affaire à la promotion des langues et cultures régionales, chiffre d’affaire dont elles tirent profit indirectement, cela permettrait de sauver et de  développer ces langues. Grâce à une dîme volontaire, des situations comment rencontrent Diwan actuellement ne seraient pas d’actualité.

Il est loin, le temps où des personnages comme Lady Mond donnaient de leur fortune pour le développement de la culture bretonne, notamment dans les écoles. Qu’attendent les bretons pour se bouger les fesses et créer ce fond de sauvegarde de la Bretagne ? Qu’attendent les organisateurs de festoù-noz et de festivals pour reverser un euro par entrée avec la vision d’une Bretagne qui se voit au-delà du seul festif ? Qu’attendent les entreprises pour voir au-delà du terroir-caisse et faire un réel investissement pour l’avenir ? Il serait temps que les entreprises qui profitent de la culture bretonne prennent conscience qu’ils ont une responsabilité sociale de donner en retour et de contribuer à la préservation de la culture et de la langue bretonnes.

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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5 Commentaires

  1. Article qui a le mérite de remettre les choses au clair…. Un fonds de dotation serait un excellent complément aux efforts de la région pour le Breton et le Gallo

    « Produit en Bretagne » voudrait-elle piloter un tel fonds de dotation? Ce serait légitime.

  2. Un certain nombre d’entreprises, diffusées en grande distribution ou dans les officines touristiques, et qui exploitent l’image de la Bretagne n’ont semblent-il aucun rapport avec la Bretagne ou aucun souci de celle-ci.
    .
    Elles y voient juste une opportunité commerciale, de niche. Exemples: Gwenn-ha-Du ou mugs Made in China, galette bretonnes fabriquées en Vendée, etc…
    .
    Comment faire pour que toutes les entreprises et/ou importateurs qui s’appuient ainsi sur l’image du pays puissent concourir (volontairement ou par obligation) à la survie de ce qu’ils ou elles vendent, dans l’esprit du public, en apportant leur écot (un mini-pourcentage sur le CA généré par ces produits)?
    .
    Pour la défense de la langue, c’est-à-dire concrètement en apportant une aide aux filières d’enseignement de la langue bretonne.
    .
    Une autre manière d’agir pourrait consister à intégrer du breton dans l’étiquetage et la publicité des produits.
    .
    Evit difenn ar yezh.
    .
    Cela s’appelle se positionner comme entreprise citoyenne.
    .
    Bezañ un embregerezh eus ar vro pe liv ar vro warnañ.
    .

  3. Et à commencer par tous ces fanas qui se donnent tant de mal pour s’affronter en concours de danse, de concours de musique bretonne, de festivals, de fest-noz ,de jolis défilés costumés qui prétendent illustrer la Culture en délaissant la langue. Hep brézhoneg Breiz e-bed!

  4. Il faut aussi remettre du Breton dans les églises. Dans les enterrements notamment.
    OK, ça ne rapporte pas d’argent directement, mais je suis très choquée de ne plus entendre Ar Baradoz à la fin d’un enterrement d’un brittophone de naissance.
    Dans les Pardons également. Du Breton ferait revenir les touristes, parfois généreux à la quête et les Bretons eux-mêmes. Je ne suis pas croyante, j’allais au Pardon du Yaudet par nostalgie. Je n’y vais plus.

  5. Du breton lors des manifestations pourquoi pas encore faudrait-il connaître le breton en revanche cessez de transformer ces manifestations folkloriques en spectacles de cirque avec ces dizaines de bragou bras lors que ma très vieille soeur survivante avec moi de la fratrie me dit que le dernier qu’elle a vu d’un âge canonique c’était en 1948! Et ces malheureux enfants que l’on traîne et exhibe pour ces abrutis de touristes ignares qui veulent juste filmer! Pitié pour les enfants déguisés crevés à la fin de la journée! Quant aux touristes généreux…j’en doute par les temps qui courrent et vu ceux que l’on accueille à l’extrême ouest en revanche lors d’un baptême ayant vu nos parents le faire nous savons nous montrer généreux avec Monsieur l’abbé et le diacre qui nous a accueillis!

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