Lu sur Proliturgia ce texte proposé par un de leurs lecteurs :
« Sacristain de ma petite église de village, je vins en ce dimanche de la Sainte Famille ranger ce qui a dû servir au culte et fermer les lourdes portes du vieil édifice.
En passant devant la crèche, mon attention fut attirée par la figure du petit Jésus : ses paupières s’ouvraient et se fermaient rapidement. Des larmes longeaient ses joues et tombaient, une à une, sur la paille de son berceau. La Vierge Marie avait changé l’attitude de ses mains ; d’ordinaire, elles étaient jointes, les doigts dirigés vers le haut ; cette fois ses doigts s’entrelaçaient. Elle était devenue suppliante. Saint Joseph avait la tête lourde et profondément inclinée. Il m’était impossible de lire ses traits. Les bergers avaient perdu leur gaieté et leurs visages étaient devenus graves. Je me rendis compte que quelque chose avait attristé ce petit monde qui ne rayonnait que de joie depuis ma tendre enfance.
Après quelques instants de silence, la Vierge essuya les larmes de on Enfant qui ne pouvait contenir sa tristesse. Jésus ouvrit les lèvres et le dit : “Depuis que je suis sorti de l’atelier de l’artisan qui m’a fabriqué, il y a quelque 123 ans, toutes les générations de cette paroisse sont venues me rendre visite à Noël, et jusqu’aujourd’hui j’y trouvais mes délices. Ce dimanche, ce n’est plus pareil, je pleure et je souffre car il n’y avait pas de prêtre pour me faire naître sur l’autel. Mes amis ont fait une A.D.A.P. et au lieu de me demander des prêtres et de partager mes larmes, ils ont improvisé une parodie. Les A.D.A.P. sont une fausse route. Les Mages se sont laissés guider par mon étoile, c’est ainsi qu’ils m’ont trouvé. Aujourd’hui, les chrétiens remplacent la Messe par des assemblées. Guidés par cette étoile filante, ils risquent de s’égarer et de ne plus me trouver. Seule ma Maman peut me consoler, car elle est la mère du sacerdoce. Elle a tout donné pour mes prêtres et moi j’ai tout donné pour la Messe. Je suis triste que même les âmes ferventes puissent se passer si facilement de mon sacrifice eucharistique.”
Saint Joseph a déposé alors un doux baiser sur le front de l’Enfant qui ferma les yeux en sanglotant.
La lumière de la crèche s’éteignit et le froid qui régnait dehors semblait avoir glacé toute l’église. C’était le jour de la Sainte Famille. »
Photo AR GEDOUR 2015 – crèche exposée à Lignol (Eskopti Gwened)
Magnifique… à envoyer dans les séminaires , à nos évêques en réunionite et à certains prêtres qui font passer le superflu , leur petit confort en fonctionnaire d’église et l’activisme avant l’essentiel bien trop souvent. Mais certains ne croient pas en la présence du Christ à la messe alors… Dans notre paroisse le curé qui aime bien la communion sous les deux espèces n’hésite pas à déclarer un jour en présentant le calice aux fidèles : « allez y c’est du tres bon vin ! » après la consécration ?! qu’est donc devenu le sang du Christ? priez pour ce curé et ses fidèles aveuglés…