Aujourd’hui, 5 avril, nous fêtons Saint Vincent Ferrier. Il est fêté le 5 mai par l’ordre des Dominicains. Son tombeau se trouve dans la nef de la cathédrale de Vannes, à gauche derrière la chaire. Les pélerins viennent s’y recueillir et prier.
Saint Vincent est né à Valence en Espagne le 23 janvier 1350, dans une famille très chrétienne. Tout jeune encore, Vincent s’est senti appelé à devenir prêtre et frère prêcheur. Il étudie la logique, la philosophie, la théologie, la bible qu’il apprend par coeur. Il aime fréquenter les églises, prier longuement, tout en menant une vie de travail très austère.
A 17 ans, il entre chez les Dominicains de Valence, et prononce ses premiers vœux religieux à 18 ans. Sa formation intellectuelle étant très solide, ses supérieurs le nomment professeur de ses frères dominicains. Il connaît le latin, l’hébreu, la physique. Il poursuit ses études à Barcelone, à Toulouse, à Paris. Intelligent et travailleur, il obtient tous les grades universitaires en usage à son époque, et le doctorat en théologie. Il est enfin ordonné prêtre à Valence en 1378 : il a 28 ans.
A cette époque (1378-1415), l’Eglise d’Occident est divisée entre trois papes rivaux, l’un à Rome, l’autre à Avignon, un troisième à Pise. Saint Vincent est appelé à Avignon auprès de son ami Pedro de Luna élu pape, sous le nom de Benoît XIII,. Conscient du danger de ce schisme désastreux pour l’Eglise, saint Vincent travaille sans relâche à y mettre fin.
C’est aussi l’époque de l’interminable guerre de Cent-Ans (1337-1453) entre les rois de France et d’Angleterre, ravageant les campagnes et entrainant une affreuse misère matérielle et morale. Ajoutez à cela une terrible épidémie de peste noire, venant d’Asie et faisant des ravages considérables en Italie, en Espagne et en France.
A partir de 1399, saint Vincent, dûment mandaté par le pape, parcourt les routes d’Espagne et de France, pour appeler à la réconciliation, à la paix, exhorter les chrétiens à être fidèles à leur baptême, inviter chacun à se purifier la conscience. Il va de ville en village, prêchant inlassablement la conversion des moeurs. Il parcourt ainsi l’Aragon, la Castille, le Léon, descend jusque chez les Maures d’Andalousie, remonte vers le nord, franchit les Pyrénées, évangélise Toulouse, le Massif Central, la Bourgogne, la Franche-Comté, la Savoie, la vallée de la Loire.
En 1418, il arrive en Bretagne, prêche à Nantes, Vannes, Redon, monte à Rennes, Avranches, Bayeux, Caen, redescend à Dol, St-Malo, Quintin, St-Brieuc, Tréguier, St-Pol de Léon, Quimper, Guémené sur Scorff, Pontivy, retourne à Nantes, revient à Vannes, épuisé de tant marcher et de tant prêcher.
Sentant sa fin prochaine – il a 69 ans – il désire revoir son pays natal de Valence pour y mourir. Mais une tempête sur le golfe du Morbihan force son embarcation à revenir à Vannes. On loge Vincent dans une petite maison située place Valencia, à deux pas de la cathédrale. C’est là qu’après quelques jours d’agonie il termine son parcours sur cette terre, le 5 avril 1419.
La ville de Vannes et toute la région lui font des obsèques très solennelles dans la cathédrale, car on le considère comme un saint, tant il a fait de miracles, même après sa mort. Son tombeau, depuis 1419, a plusieurs fois changé de place : dans la crypte sous le chœur, dans la chapelle axiale, dans le transept nord. Depuis 1956, il est dans cette chapelle Renaissance.
En visitant la cathédrale de Vannes, recueillez-vous et priez. Demandez à Dieu par son intercession une foi inébranlable, une espérance invincible, une charité débordante, et la grâce de la fidélité à votre baptême.
La tapisserie des Flandres déployée derrière le tombeau, offerte en 1615 par l’évêque Jacques Martin, représente quelques uns des miracles de saint Vincent, et la scène de sa canonisation en 1455. Un grand tableau du 17ème s., à l’entrée de cette chapelle, montre son entrée à Vannes en 1418 et la guérison d’un paralytique. D’autres grands tableaux le montrent prêchant aux Musulmans d’Espagne, et rendant la vie à des morts. On le voit sur le vitrail du transept nord, trompette à la main, annonçant le jugement de Dieu et la victoire du Crucifié.
Dans ses statues, il tient dans sa main gauche le livre des évangiles, qu’il ne cesse de méditer et de prêcher et pointe l’index de sa main droite vers le ciel. C’est ainsi qu’il accueille les visiteurs au portail de la cathédrale. Il domine le tabernacle de la chapelle du chevet, lieu de la Présence eucharistique et de la prière silencieuse. Il se tient aussi à l’extérieur, sur la porte des remparts donnant sur le port, sur une maison place Valencia, et ailleurs encore.