Les chroniques publiées de Glenn Gouthe sont initialement publiées sur sa page Facebook et reprises avec son autorisation sur Ar Gedour.
Kronikennoù Breizh e Bro-Gwened 5 : Dihunamb ! Dihun ar gwenedeg
Andreù Mellag, renour ha Loeiz Herrieu, pennskrivagnour, a voda un niver bras a genlabourerion àr an dachenn tro-dro dezhe. E-mesk ar re-se e kaver beleion, tud abil, skolaerion, dastumerion, tud intereset bras… Evit pep niverenn, un ugent pajennad bennak a ginnig tro-ha-tro sonennoù, kontadennoù, dihustelloù, troioù-lâr, istorioù, alioù, soñjoù, barzhonegoù… ur wezh an amzer dastumet, awenet pe krouet ha get ar soñj pinvidikaat hag enskriviñ sevenadur ar gwenedeg en ur lennegezh embannet get ur stumm aes da lenn get an holl. Ar gelaouenn a chom bev àr-lerc’h ar brezel bras daoust mand eo kaset Loeiz Herrieu àr an talbenn. Distroiñ a ra bev get notennoù skrivet e « kamdro en Ankeu » hag a vaga an niverennoù da heul ha gellet a ra adkrogiñ get an embann. Mes fin an eil brezel bed a lakay ar gelaouenn da baouez a-gaost d’ar puradur.
Oc’hpenn ar gelaouenn, « Dihunamb » a za da vout un ti-embann evit skrivagnourion Bro-Gwened. Embanniñ a ra levrioù savet get pennadoù tennet ag ar gelaouenn mes ivez levrioù nevez.
Ur vengleuz sevenadurel eo an 395 niverenn a gonta « Dihunamb » en holl, evit an holl re dedennet get sevenadur ha yezh Bro-Gwened. Testoù ag an darvoudoù liammet get ar brezhoneg e-pad hanterenn gentañ an XXvet kantved int ivez. Mes dreist-holl, enskriviñ a rant da vat ar brezhoneg èl ma vez distaget e Bro-Gwened e-barzh bed lennegezh ar brezhoneg.
Chroniques bretonnes en pays vannetais 5 : Dihunamb ! Le réveil du vannetais
« Réveillons-nous ! » « Dihunamb ! » Voici le titre choisi pour une nouvelle revue qui commence à paraître en 1905. Pour la première fois en pays vannetais, une revue bretonne bimensuelle puis mensuelle se voulant populaire voit le jour. Sa particularité ? Elle est rédigée uniquement en langue bretonne utilisant la graphie vannetaise ancienne. Le premier numéro décrit son objectif : « Pourquoi le peuple de Bretagne, les paysans, les ouvriers, qui parlent toujours breton, pourquoi ne pourraient-ils pas eux-aussi mieux connaître ou voir chaque jour leur langue ? Pourquoi n’auraient-ils pas eux aussi des choses bretonnes à lire comme les gentilshommes ? Pourquoi ne pourraient-ils pas eux-aussi apprendre des nouvelles chansons et poésies pour les dire aux fêtes et aux filajoù ? Oui, pourquoi cela ? »
Andreù Mellag directeur de publication et Loeiz Herrieu, rédacteur en chef, s’entourent alors de nombreux collaborateurs de terrains parmi lesquels des prêtres, des savants, des instituteurs, des collecteurs, des passionnés… A chaque numéro, une vingtaine de pages présentent tour-à-tour des chansons, des contes, des devinettes, des proverbes, des histoires, des conseils, des avis, des poésies… parfois collectés, parfois inspirés, parfois créés et toujours dans un désir d’enrichir et d’inscrire la culture bretonne vannetaise dans une littérature aisément accessible de par son format. La revue survit à la première guerre mondiale alors que Loeiz Herrieu est envoyé au front. Il en revient vivant avec ses notes prises au « tournant de la mort » qui nourrissent des futurs numéros et peut ainsi relancer la parution. Mais la seconde guerre mondiale est celle de trop et la revue ne survivra pas à l’épuration.
Au-delà de la revue, « Dihunamb » devient aussi maison d’édition pour les écrivains bretons du pays vannetais. Elle permet l’édition d’ouvrages compilant certains articles de la revue mais aussi des livres originaux.
Les 395 numéros que comptent au final « Dihunamb » sont une mine culturelle pour tous ceux qui s’intéressent à la culture et à la langue bretonnes vannetaises. Ils sont aussi des témoins des bouleversements qui touchent le breton dans la première moitié du XXe siècle. Mais surtout, ils inscrivent pleinement la langue bretonne telle que pratiquée dans le pays vannetais dans le paysage littéraire breton.
Toujours. De très grande qualité et extrêmement documentés les arti les et les présentations de argedour.
Bravo encore. Guénaël