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[COVID-19] Peut-on aller se confesser, aller à l’église prier, comment faire ses Pâques… : éléments de réponses

Amzer-lenn / Temps de lecture : 6 min

Nos lecteurs nous posent des questions auxquelles nous tentons de répondre au mieux. Sachant qu’en fonction des diocèses, certains points sont mis en exergue et d’autres moins, nous vous invitons cependant à vous rendre sur les sites diocésains d’autant que, dans la mesure du possible, les informations sont tenues à jour régulièrement.

Réponse aux questions de nos lecteurs :

  • Ai-je le droit d’aller prier dans les églises (le JO du 16/3 précise ‘pas plus de 20 personnes et pas de cérémonies’)
  • Si oui comment faire car l’attestation ne le mentionne pas ?
  • Nos prêtres ont-ils le droit de visiter les malades, de confesser ?
  • La confession de désir est-elle valable ?
  • Comment faire mes Pâques ?

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Puis-je entrer dans une église malgré le confinement ?

Ce que dit le gouvernement à la question « Puis-je me rendre dans mon lieu de culte ? » : Oui, les lieux de culte ont été autorisés à rester ouverts. Mais je ne peux pas participer à un rassemblement ou une réunion de plus de 20 personnes au sein d’un lieu de culte.

église saint Guénin, 1773 (photo : mairie de Guénin)

Dans les diocèses bretons, selon les indications des évêques, les églises peuvent rester ouvertes, avec moins de 20 personnes en prière individuelle et à distance les unes des autres. Si cette précaution ne peut pas être respectée dans tel ou tel lieu, on préfèrera fermer l’église. Cette décision se prend sous la responsabilité du curé ou recteur.

Cependant, l’attestation de déplacement dérogatoire n’indique pas cette possibilité parmi les cinq cas donnés. Si votre déplacement, correspondant à l’une des cinq exceptions permettant de sortir de chez vous (déplacement professionnel, achats de première nécessité, consultation médicale, garde d’enfants ou aide aux personnes vulnérables, exercice physique), vous amène à proximité d’une église, vous pouvez vous y rendre (uniquement si c’est pour une prière personnelle) en prenant les précautions d’usage, mais en aucun cas cela ne peut être un motif de déplacement. Mgr Moutel, évêque de Saint-Brieuc & Tréguier, indique ainsi que « si des personnes y viennent, c’est parce qu’elles se sont déjà déplacées pour des achats alimentaires ou une autre raison prévue par les dérogations ».

Si vous passez dans une église :

  • Gardez une bonne distance entre les personnes : plus d’un mètre
  • Ne pas dépasser plus de 10 minutes : il s’agit d’un temps bref
  • Ne déposez aucun document

En ce qui concerne la confession

Les indications donnent la possibilité de se confesser, mais uniquement sur rendez-vous. Le diocèse de Vannes précise que les confessions doivent se faire dans des lieux qui permettent plus d’un mètre de distance et de ne pas se tenir face à face. Si un prêtre confesse dans l’église, que ce soit en respectant la distance d’un mètre, donc dans un endroit discret (et pas un confessionnal)… sinon pas de confession!

Monseigneur Dognin nous a indiqué pour le diocèse de Quimper & Léon qu’on ne confesse pas à domicile, sauf en cas d’urgence évidemment. Il dispense exceptionnellement  les fidèles de la confession pascale, ajoutant « qu’ils peuvent dire avec un coeur sincère le « je confesse à Dieu » et « l’acte de contrition » et ils s’engagent à confesser leurs péchés dès que ce sera possible pour recevoir le sacrement du Pardon! »

Ceci est aussi à mettre en lien avec ce qu’a dit récemment le Pape François sur la confession de désir. « Si tu ne trouves pas de confesseur, il faut que tu t’adresses directement à Dieu », a expliqué le pontife précisant la nécessité d’aller tout de même se confesser plus tard.

Pour rappel, le Code de Droit Canonique au Can. 960 dit : La confession individuelle et intégrale avec l’absolution constitue l’unique mode ordinaire par lequel un fidèle conscient d’un péché grave est réconcilié avec Dieu et avec l’Église; seule une impossibilité physique ou morale excuse de cette confession, auquel cas la réconciliation peut être obtenue aussi selon d’autres modes. 
Le Concile de Trente dit ainsi que « le saint concile enseigne en outre que, même s’il arrive parfois que cette contrition soit rendue parfaite par la charité et réconcilie l’homme avec Dieu avant que ce sacrement ne soit effectivement reçu, il ne faut néanmoins pas attribuer cette réconciliation à cette seule contrition sans le désir du sacrement, désir qui est inclus en elle » (Denz. 1677). La confession de désir implique la volonté (et l’acte s’il est possible) de se confesser, dès qu’on aura la possibilité de le faire.
JE CONFESSE A DIEU

« Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission  oui, j’ai vraiment péché. C’est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, mes frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu. »

ACTE DE CONTRITION
« Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensé parce que vous êtes infiniment bon et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence. »

VISITES AUX MALADES

Ce que dit le gouvernement à la question « les ministres des cultes peuvent-ils effectuer des visites à des personnes malades ou en fin de vie? » : les ministres des cultes ont le droit de se rendre au chevet des personnes malades ou en fin de vie.
Ce que précisent les diocèses : sauf urgence, les visites aux malades ne sont pas permises. La Communion portée aux personnes malades et l’Onction des malades sont suspendues, sauf en cas d’urgence. L’onction peut être faite sans contact avec la main avec un instrument (Can. 1000 §2). Il est recommandé de garder le lien avec les personnes malades par téléphone.
Ajoutons cependant que la Pénitencerie Apostolique du Vatican vient de publier un décret stipulant que l’indulgence plénière est accordée aux fidèles souffrant de la maladie Covid-19, ainsi qu’aux travailleurs de la santé, aux membres de la famille et à tous ceux qui, à quelque titre que ce soit, y compris par la prière, s’occupent d’eux.

SEMAINE SAINTE & PAQUES

christ ressuscitéPour le Diocèse de Quimper & Léon, Mgr Dognin dispense les fidèles de l’obligation de venir à la messe les dimanches et fêtes et notamment durant les fêtes pascales. Ils s’y engageront durant le Temps Pascal ou plus tard en fonction des conditions sanitaires (cf. canons 920 et 989).
« Dès maintenant, je les invite à vivre la conversion et la communion spirituelle plus intensément et à sanctifier le Jour du Seigneur (messe à la télévision, lecture méditée des textes du dimanche, prière familiale) » dit-il dans le communiqué publié sur le site diocésain.
Les autres diocèses bretons publieront bientôt leurs communiqués. Ajoutons que la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements vient également de publier un décret concernant les mesures à prendre durant le Triduum Pascal.

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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