De nombreuses manifestations ont lieu en France suite à l’adoption de la loi par l’Assemblée Nationale hier après-midi. La Bretagne n’est pas en reste puisque hier soir de Vannes à Brest, de Saint-Brieuc à Nantes, en passant par Quimper ou Rennes, de pacifiques veilleurs « Ghandi-style » écoutant musique et réflexions philosophiques, ou parfois des manifestants plus remontés se sont rassemblés pour affirmer haut et fort leur désaccord quant à cette loi.
Contrairement à ce qu’annoncent les médias commerciaux, la majorité des manifestants ne sont pas « homophobes », « fascistes », ou autre qualificatif godwinien, mais des gens qui annoncent, au-delà des différences (religieuses, culturelles, sociales…), être là pour affirmer leur attachement au lien naturel de la filiation et à une écologie humaine : 600 personnes à Nantes, 300 à Vannes (photo ci-contre), 100 à Brest, 150 à Rennes, … A notre connaissance au moment d’écrire ces lignes, aucun incident n’est à déplorer, excepté à Nantes où une dizaine de personnes pro mariage gay ont tenté de perturber le rassemblement.
La stigmatisation n’aidant à rien, il convient maintenant d’apaiser les esprits. Pour l’anecdote, à Vannes, l’un des organisateurs qui rangeait du matériel a été l’objet de moqueries de quelques passants, mais de manière sereine il a finalement pu échanger avec eux sur les aspects de la loi.
Par ailleurs, un bon billet du Padreblog répond aux interrogations que peuvent se poser les opposants sur les critères de discernement de leur engagement, mettant l’accent sur la nécessité de la non-violence et de l’engagement. Ce billet pourra même éclairer les lecteurs « pro-mariage gay » ouverts au dialogue, pour mieux comprendre les raisons de l’engagement de tant de jeunes, au-delà des caricatures médiatiques qui sèment la division. Notons aussi une chronique intitulée « Pardon mon enfant » publiée sur le blog « Le Rouge et le Noir« , qui remet en perspective le sujet par rapport à l’enfant, en forme de lettre ouverte poignante, dont voici un extrait :
« J’ai essayé de m’opposer à ce que tu sois l’objet d’un droit ; je voulais que tu soies un sujet de droit. […] La loi se fait et se défait, mais pour toi il est trop tard. Pardon. Tes droits se sont éteints sous les applaudissements des députés et sous mes larmes impuissantes. » (suite)
Photo : Jean Duma