Saints bretons à découvrir

Des chemins numériques pour partager l’Evangile

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

1874459.jpgRediffusion d’un article du 5/11/2012

La Nouvelle Evangélisation est désormais une formule que nous entendons régulièrement. Nous évoquons, ici et ailleurs, le continent numérique qu’il convient d’évangéliser, et surtout ne pas penser que ce continent est purement virtuel, le virtuel et le réel se mêlant dans une « réalitée augmentée » qui est désormais la réalité des jeunes générations, comme nous l’avons évoqué dans plusieurs articles sur le sujet. Ignorer cette réalité, c’est fermer les portes de l’Eglise, et donc d’une possibilité de rencontrer le Christ, à tous ceux pour qui la vie sociale passe aussi par le net (via nos smartphones, tablettes et PC). Or (pour prendre un parallèle bien réel) dans nos paroisses, nombre d’églises restent portes closes en journée, et personne n’est là pour accueillir ceux qui en auraient besoin. On a quelque peu oublié comment s’adresser aux hommes pour leur faire découvrir le Christ et le remettre au centre de la vie, restant parfois sur une sorte de maintenance catholique de paroisses vieillissantes. La nouvelle évangélisation, à mon sens, nécessite déjà l’ouverture des églises toute la journée et l’accueil par des personnes missionnées ou mieux… par un prêtre (ce qui devient difficile avec le nombre de clochers à servir) ! De même, « l’homme numérique » attend d’être accueilli et d’être saisi. Mais encore faut-il savoir s’adresser à lui, en prenant conscience que l’homme change et que de nouveaux codes culturels ont vu le jour. 

Lors de la 13ème congrégation générale qui a eu lieu ce mardi matin à Rome,  dans le cadre du Synode des évêques pour la Nouvelle Evangélisation pour la transmission de la Foi, le président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales, Monseigneur Claudio Maria Celli, est intervenu, précisant que « la nouvelle évangélisation nous demande d’être attentifs à la nouveauté du contexte culturel dans lequel nous sommes appelés à annoncer la Bonne Nouvelle, mais également à la nouveauté des méthodes à utiliser. Les nouveaux médias sont en train de changer radicalement la culture dans laquelle nous vivons et offrent de nouveaux chemins pour partager le message de l’Évangile. Les nouvelles technologies n’ont pas seulement changé la façon de communiquer, mais ont transformer la communication même, en créant une nouvelle infrastructure culturelle qui est en train d’influer sur l’environnement de la communication et nous ne pouvons pas faire ce que nous avons toujours fait, même avec les nouvelles technologies.


L’arène numérique n’est pas un espace “virtuel” moins important du monde “réel” et, si la Bonne Nouvelle n’est pas proclamée aussi de façon “numérique”, nous courons le risque d’abandonner beaucoup de personnes, pour lesquelles c’est celui-là, le monde dans lequel elles “vivent”. L’Église est déjà présente dans l’espace numérique, mais le prochain défi est de changer notre style communicatif pour rendre cette présence efficace, s’occupant surtout de la question du langage. Dans le forum numérique, le discours est spontané, interactif, et participatif; dans l’Église, nous sommes habitués à utiliser des textes écrits comme moyen normal de communication. Je ne sais pas si cette forme peut parler aux plus jeunes, habitués à un langage ancré dans la convergence de mots, sons et images. Nous sommes appelés à communiquer avec notre témoignage, en partageant dans les relations personnelles l’espoir qui nous habite. Nous ne pouvons diluer les contenus de notre foi, mais trouver de nouveaux moyens de l’exprimernouvelle évangélisation,évangélisation numérique dans sa plénitude.


Nous sommes obligés de nous exprimer de façon à impliquer les autres qui, à leur tour, partagent nos idées avec leurs amis et “followers”. Nous avons besoin de valoriser les “voix” des nombreux catholiques présents dans les blogs, afin qu’ils puissent évangéliser, présenter l’enseignement de l’Église et répondre aux questions des autres. Je pense à l’Église qui est appelée à instaurer un dialogue respectueux avec tous, à donner raison à l’espérance que tous portent dans leur coeur.

Le foisonnement de blogs chrétiens (dont AR GEDOUR), webradios chrétiennes (comme Spreading Light), de nouveaux outils (comme Aleteia) ou l’usage des réseaux sociaux (de FaceBook à Twitter), qui sont souvent fruits d’initiatives personnelles parfois très imaginatives, loin d’une certaine lourdeur bureaucratique, permettent de travailler en ce sens.

Encore faut-il que ces nouveaux messagers du Christ puissent chacun se former théologiquement et liturgiquement pour rester fidèle au magistère de l’Eglise. Mais tous, sur le continent numérique ou sur notre bonne vieille terre, nous devons prendre conscience du changement anthropologique qui a cours, pour mieux s’adresser à l’homme d’aujourd’hui, considérant cependant que les nouvelles manières d’annoncer l’Evangile  ne doivent pas prendre le pas sur d’autres mais chacune devant se compléter dans une certaine continuité, l’usage du numérique n’étant qu’une première étape pour annoncer, avant de rencontrer l’internaute en IRL (In Real Life), pour reprendre les termes ad hoc. Sa réalité augmentée deviendra alors une vie épanouie dans l’amour de Dieu, très loin du virtuel…

Eflamm Caouissin

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À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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