Eglises et chapelles vandalisées ou profanées : comment réagir ?

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min
Par Spendeau — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,

Nombreux sont nos lecteurs qui réagissent aux églises et chapelles vandalisées, et demandent quoi faire. A notre sens, les seules réponses qui vaillent ne sont ni les manifestations, ni les révoltes qui se contentent des mots, mais des actions.

Comme nous l’avons déjà constaté, ce n’est pas en fermant nos églises et chapelles que nous pourrons contrer ces actes de vandalisme ou les profanations. Bien au contraire, c’est en invitant tous les chrétiens et tous ceux qui sont attachés au minimum à ce patrimoine à rentrer dans les églises, ne serait-ce que 5 minutes, que celles-ci vivront.

Comment concrètement lutter contre ce phénomène ?

Voici une liste non-exhaustive de quelques propositions.

1 – Déjà : prier. C’est important ! Et encore mieux… prier dans nos églises en-dehors de la messe dominicale ! Chacun de nous, dans le cadre de nos déplacements professionnels ou familiaux, nous passons devant des églises ou des chapelles. Nous arrêtons-nous automatiquement pour prier quelques instants ou pour admirer l’édifice ? Prenons-nous quelques instants et plus il y aura du monde à entrer à l’improviste, moins ceux qui ont des idées douteuses.

2 – Demander à faire poser des caméras de surveillance : vous tenez à vos églises et chapelles ? Sensibilisez les prêtres et vos maires à cette question et éventuellement, offrez les caméras seul ou en vous mettant à plusieurs. Les musées et les entreprises investissent… mais nos églises n’ont pour la plupart pas opté pour cette solution. Le problème du coût est souvent ce qui est mis en avant. Or la technologie actuelle permet une surveillance aisée des édifices sans faire automatiquement appel à des sociétés spécialisées. Pour moins de 500 € vous pouvez obtenir un set de plusieurs caméras qui, grâce aux détecteurs de mouvements, sont capables de détecter la présence d’humains. L’alerte se fait directement sur un smartphone ou une tablette grâce à des applications dédiées. Selon les modèles, soit les caméras stockent (en continu ou de manière ponctuelle) tout ce qu’elles filment sur la microSD fournie, soit directement sur vos serveurs. Vous pouvez choisir de déconnecter les caméras durant les offices et les activer uniquement lorsque l’édifice est inoccupé. Etant des lieux publics, le fait de poser des caméras est soumis à législation, mais si vous offrez les caméras, vos pasteurs et édiles vous seront certainement reconnaissants…

On se demande d’ailleurs pourquoi on n’a pas encore pensé à pucer les plus belles statues, orfèvreries et bannières de nos églises et chapelles. Sachant que vu la quantité, le puçage à la pièce ne doit pas être très onéreux.

3 – Organisez avec des amis des rondes régulières auprès des chapelles et églises, à des horaires différents. Ne vous en tenez pas à un jour/un horaire car on repérera aisément votre présence… donc votre absence. Une initiative en ce sens a été créée : il s’agit de Protège ton Eglise. Vous pouvez rejoindre un groupe local ou en créer un.

4 – Organisez des temps forts dans nos églises. Il n’y a parfois qu’une messe par mois aujourd’hui dans nos églises paroissiales et une fois l’an dans nos chapelles à l’occasion du pardon. Or, qu’est-ce qui nous empêche -en accord avec le clergé local – d’organiser régulièrement des moments de prière (par exemple dans l’idée des chapelles chantantes) et des événements culturels en phase avec le lieu ? Ne nous contentons pas du seul pardon du quartier.

5 – Donner une heure par mois pour une église / chapelle. Les dégradations ponctuelles choquent. Mais la dégradation au fil de l’eau est elle aussi choquante. Or, qui est responsable d’une chapelle qui se détériore ? Même si la mairie est propriétaire, qu’est-ce qui empêche un chrétien ou simplement quelqu’un d’attaché à ce patrimoine de donner une heure par mois pour l’entretien de son église ou pour sa chapelle ?

Ré-agir ? Encore faut-il agir…

 

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD". En 2024, il a également publié avec René Le Honzec la BD "L'histoire du Pèlerinage Militaire International".

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2 Commentaires

  1. oui, ce que je peux comprendre, c’est ceci: le Ciel nous dit: »puisque vous tournez le dos à votre Créateur et désertez les églises que vos aïeux ont bâties, non pour des expos ou des concerts, mais pour y prier leur Père et tous les saints, ce sont les « ténèbres » qui les envahiront »…
    Voir l’initiative des « Priants des Campagnes »: phdelamettrie@orange.fr

  2. @lafforest vous avez malheureusement raison !
    Pour ce qui est de l’article ce sont des bonnes idées… à conserver en mémoire. Il faut évidemment « occuper » nos églises, chapelles et autres, par nos prières et bien sûr notre présence… MERCI.

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