Sur le module ABP-TV, ci-contre à droite, vous pouvez découvrir une vidéo « Nedeleg ‘ba Kemperle ». Cette veillée de chant de Noël a été organisée dans une crêperie, et il y a du monde à chanter des chants de Noël en breton. Ces chants sont principalement religieux.
Comment l’Eglise peut-elle être absente et ne pas proposer d’office dans les paroisses la possibilité de découvrir ou redécouvrir le patrimoine musico-religieux de Bretagne ?
Cette veillée n’a pas été unique en Bretagne, tout comme des concerts qui ont été proposés (notons par exemple un moment de chants en breton proposé par la paroisse de Quéven le jour de Noël à 17h30 pour chanter Noël e brezhoneg).
Certaines paroisses travaillent en ce sens, comme nous le soulignons dans nos articles, mais du travail reste à faire pour que les prêtres, diacres et équipes paroissiales prennent en compte le fait que l’annonce du Christ en breton s’ancre dans la Pentecôte. On nous parle régulièrement d’accueillir l’autre, mais l’autre est peut-être le proche qui vibre par le breton et qui pourra se laisser toucher par ce biais. Alors sommes-nous tous assez ouverts pour accepter la culture de notre Bretagne au sein d’une liturgie digne de ce nom, pour célébrer et annoncer Dieu et le Christ vivant ?
Osons donc, dans chaque Eglise locale, user du breton comme média d’évangélisation, mais aussi comme vecteur de foi millénaire se propulsant dans une dynamique d’avenir tant de foi que d’attachement culturel et linguistique, et comme moyen de toucher l’autre par le coeur, par ce qui a forgé l’âme bretonne et qui continue de la faire vivre en chacun, même inconsciemment. Non, l’usage de la langue bretonne n’est pas ringarde et dépassée. Elle était et elle reste avec la Foi la sève même de la Bretagne, malgré les feuillages éphémères.
Alors… si nous commencions déjà, dans chaque paroisse, par proposer chaque dimanche un cantique final en breton adapté au temps liturgique, avec traduction sur les feuillets ? Cela n’est pas grand chose mais une introduction vers un développement plus élaboré. Evidemment, pour ne pas sabrer le travail, il s’agit de ne pas proposer un chant en breton comme un étendard qui braquerait l’autre, mais bien de travailler suivant ce que nous évoquons ici, et dans nos articles réguliers dans les rubriques « inculturation » et « nouvelle évangélisation ».
Ar Gedour peut vous aider si besoin… mais à nous d’initier cela dans nos propres paroisses. En sommes-nous capables ?