Le Président de la République italienne, M.Giorgio Napolitano, a offert hier un concert à Benoît XVI pour le septième anniversaire de son pontificat. L’orchestre et le chœur du Teatro di Roma, dirigés par Riccardo Muti et Roberto Gabbiani, ont interprété Salle Paul VI, le Magnificat en sol mineur de Vivaldi, puis le Stabat Mater et le Te Deum’ des Quatre pièces sacrées de Verdi. Le Pape a remercié tous ceux qui ont participé à sa préparation et à son exécution, soulignant la sensibilité du Maître Muti pour la musique sacrée et son engagement pour faire connaître un répertoire qui « exprime en musique la foi de l’Eglise ».
Le Magnificat de Vivaldi, a-t-il observé « est le chant de louange de Marie et de tous les humbles de cœur qui reconnaissent et célèbrent avec joie et gratitude l’action de Dieu dans leur vie et dans l’histoire, de Dieu qui a un style différent de celui de l’homme parce qu’il se place du côté des derniers pour donner l’espérance. La musique de Vivaldi exprime la louange, la jubilation, le remerciement et aussi l’émerveillement face à l’œuvre de Dieu, avec une extraordinaire richesse de sentiments… Le registre change avec les deux pièces de Verdi que nous venons d’écouter: nous nous trouvons devant la douleur de Marie au pied de la croix. Ce grand auteur d’opéras italiens, qui avait cherché à exprimer le drame de tant de personnages dans ses œuvres, présente ici celui de la Vierge Marie qui regarde son Fils sur la croix. La musique devient essentielle et ‘s’agrippe’ presque aux paroles pour en exprimer le contenu le plus intensément possible…afin que nous puissions participer à sa douleur maternelle et faire brûler notre cœur d’amour pour le Christ jusqu’à la strophe finale, supplique intense et puissante à Dieu demandant pour son âme la gloire du Paradis, aspiration ultime de l’humanité ».
Le Te Deum est aussi « une succession de contrastes, mais l’attention de Verdi aux textes sacrés est minutieuse et il nous en offre une lecture différente de la tradition. Il n’y voit pas tant le chant des victoires ou des couronnements mais, comme il l’écrit, un enchaînement de situations: l’exultation initiale…, la contemplation du Christ incarné qui libère et ouvre le Royaume des cieux…, l’invocation…pour l’obtention de la miséricorde, et enfin le cri répété par la soprano et par le chœur avec ‘In Te Domine Speravi, avec lequel le morceau se termine, presque une supplique de Verdi lui-même pour garder l’espérance et la lumière en fin de vie ».
Source : VIS 12/05/2012