Homélie 23/06/13 : « Celui qui perd sa vie pour moi la sauve. »

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

« Celui qui veut gagner sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. »

Comme le souligne la première lecture, les textes de ce dimanche nous incitent à recevoir « un nouvel esprit » que Dieu veut répandre sur toute sa création unifiée dans le Père, par le Fils.  Jésus souligne la nécessité de poser un choix clair et d’une manière assez surprenante. Il nous invite non au salut en « sauvant sa vie » mais à accepter de la perdre ! Il s’agit de perdre pourquoi ou pour qui ? « Celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. » Le salut passe par la perte de la vie, par la mort par amour pour Jésus.  Le chemin est très net : il est le chemin de la sainteté. 

Il faut être des témoins véridiques de ce qu’on croit et de ce qu’on aime. « C’est tout simplement crucifiant » souligne le pape François. Pourquoi ? Pour de multiples raisons.  Tout d’abord, parce que le Christ ne se transmet pas par des raisonnements, des discours ou des prédications, mais par la vie, par notre vie elle-même… Nous le savons tous,  le monde ne supporte plus les donneurs de leçon, il cherche des hommes et des femmes qui prêchent et parlent par ce qu’ils vivent.  Notre vie alors reflète tant de choses : Peut-être d’abord, un désir profond d’aimer. Aussi, l’expérience de nos échecs et de nos opacités qui nous apprennent l’humilité dans nos échanges.  Et cela nous enseigne moins à nous proposer en modèle ou en exemple, sinon en frères de ceux qui comme nous tous désirent, luttent et cherchent. Et notre époque est bien cela : une nouvelle quête de sens !

Il s’agit moins d’expliquer aux autres Jésus, sinon de témoigner que, nous aussi, essayons de vivre de Lui, de Celui que nous ne pouvons pas expliquer mais de Celui qui nous rejoint. De Jésus, de qui nous voulons vivre, malgré tout, parce que nous nous sommes laissés enfin rencontrer par Lui et, que nous l’aimons. N’est-ce pas la vie de Pierre depuis son appel, à son reniement et à cette dernière question que Jésus lui pose : « Pierre, m’aimes-tu ? » ?

Recevons avec joie cet héritage dont nous parle la deuxième lecture de la lettre aux Galates : « tous vous ne faites plus qu’un dans le Christ ». Renoncer à cette vie, celle de ce monde pour entrer dans la vraie vie,  celle dans le Fils. « Alors que Jésus passait de ce monde vers le Père ». Voilà, le fruit de toutes nos pertes, être aimés par le Fils et accueillis dans et par le Père.  C’est une école de l’amour et de l’humilité qui passe par la Croix. Y’a-t-il autre chose que nous puissions annoncer ? « La vérité resplendit plus par ses limites que par ses prétentions » le pape François.

À propos du rédacteur Père Philippe

Le Père Philippe est un prêtre breton qui a été missionnaire pendant de nombreuses années en Amérique du Sud. Il rédige régulièrement des homélies du dimanche, ou des articles posant question au lecteur sur des sujets religieux.

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