Homélie pour le Jour de Noël

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Après les récits des évènements qui se sont déroulés avec la naissance du Sauveur, nous prenons de la hauteur avec les lectures de ce jour. La joie ressort avec le prophète Isaïe qui s’extasie en quelque sorte : Dieu qui est lumière vient chez nous, et cette lumière est tellement forte que rien ne pourra l’éteindre. Rien de ce qui est créé, même chez les anges, ne lui est comparable. Alors avec le psaume 97 nous avons glorifié la miséricorde de Dieu : la terre entière a vu le salut que Dieu nous donne. En effet, quelle lumière extraordinaire : cette lumière est Dieu, et st Jean, comme l’auteur de la lettre aux Hébreux – la 2ème lecture – vont nous permettre de nous élever. Au commencement – ou selon le grec : dans le principe –  ce qui signifie aussi de toute éternité, Dieu est Père et son Fils, qui existe éternellement, est  expression parfaite de son être, nous dit la 2ème lecture. Dieu le Père engendre son Fils unique de toute éternité, et ce Fils – c’est Jésus – est comme « capable » de recevoir toute l’être divin, capable de le comprendre et de le pénétrer, de vivre totalement et uniquement du Père. Par comparaison, nous savons bien que nous ne sommes pas capables de recevoir tout l’être divin. Et davantage encore que se recevoir du Père, le Fils répond totalement et parfaitement à son Amour.

De façon logique, saint Jean poursuit que le Verbe est la vie, donc aussi créateur, et que cette vie est la lumière des hommes (des anges aussi). Cette vie qu’est le Verbe comme image du Père est venue chez nous : Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous : voilà la grande joie de ce mystère de Noël.

Nous comprenons qu’il s’agit d’un grand mystère. Ce grand mystère ne nous reste pas opaque, nous pouvons le saisir à hauteur de notre capacité humaine, capacité que nous devons faire grandir. Car précisément, un des grands buts de l’Incarnation est de nous faire connaître Dieu profondément : Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. Essayons d’aller un peu plus loin en retenant 2 points parmi bien d’autres :

– Le Verbe est l’image du Père. Précisons un peu : Il est l’image du Père donc éternel, tout puissant, Il connaît toute chose. Cependant dans sa 1ère lettre, le même apôtre st Jean affirme : Dieu est amour (1 Jn 4, 8 & 16). Donc le Verbe est particulièrement l’image du Père en ce qu’Il est l’amour, que l’acte de son engendrement éternel est amour et que son être est tout entier réponse d’amour au Père.

– La lumière vient alors du fait même que le Verbe s’est incarné, il a pris chair. Il a assumé une nature humaine complète (âme et corps) dans sa personne divine. Ainsi, lorsque par exemple Notre Dame, ou st Joseph, bercent Jésus, ils le bercent par contact de sa nature humaine mais ils nous disent de façon tout à fait juste qu’ils bercent Dieu. Et ainsi de suite pour toute la vie terrestre de Notre Seigneur. Comme c’est inouï ! En touchant la nature humaine du Verbe divin, l’homme touche Dieu, parle avec Dieu. Mais l’aspect le plus profond de tout cela, est que Notre Seigneur vient donner la clef définitive de notre humanité. Pour devenir un être humain accompli, il nous faut contempler, regarder amoureusement, et recevoir dans notre vie Jésus, le Verbe de Dieu incarné. Cet accomplissement c’est l’Amour, un Amour extraordinairement fort qui n’est pas à la mesure humaine. Alors st Jean ajoute : à tous ceux qui l’ont reçu, [le Verbe incarné] a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu […] Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. Voilà le Baptême ! Amen ! Alléluia !

À propos du rédacteur Frère Edouard Domini

Frère Edouard, religieux et prêtre de la Famille Missionnaire de Notre Dame. Originaire de Bretagne, il est actuellement en mission dans le foyer de Lyon, pour l'apostolat de sa communauté.

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