Tadoù ‘zo a’n Iliz a wel amañ dour ar vadeziant hag ar gwad skuilhet e sakrifis an Oferenn. E vuhez en deus roet Jezuz ouzh ar groaz : pa gomuni kumuniezh ar grederien ouzh korf ha gwad hor Salver e tegemer er feiz ar Silvidigezh.
Kalon sakret Jezuz, intanet me halon !
« O Coeur sacré de Jésus, enflammez mon coeur… «
Aujourd’hui, nous fêtons le Sacré Coeur de Jésus. Cette solennité fêtée le vendredi qui suit le 2ème dimanche de la Pentecôte. Nous vous proposons de (re)découvrir la prière de consécration du Diocèse de Vannes au Sacré Coeur.
Voici aussi l’un des cantiques bretons les plus connus : Kalon Sakret Jezuz est un chant (ici en vannetais) adressé au Sacré-Coeur de Jésus. Il était et reste encore très connu. Il prendra idéalement sa place à la communion ou lors d’une adoration du Saint Sacrement, voire le jour de la fête du Sacré-Coeur (ou encore le dimanche qui suit). Vous trouverez la partition disponible sur le site Kan Iliz.
Uisant er Rouz nous précise que ce cantique a été écrit par l’abbé Jean-Baptiste Oliéro, (1856-1830) Golvanig (petit moineau) de son nom de plume. Natif de Locmariaquer, il fut entre autres recteur de Quistinic et, d’après l’abbé Blanchard, ancien recteur de cette paroisse, il est plus que probablement l’auteur du cantique à saint Mathurin (O sant Matelin benniget).
L’abbé Meriadeg Herrieu, (fils de Loeiz Herrieu) en parle dans ses notices biographiques sur les auteurs vannetais comme un : « Poète et prosateur de réel talent. Ses poésies ont paru dans la revue Dihunamb ; beaucoup d’entre elles rivalisent, par l’inspiration et l’harmonie, avec celles de J.P Calloc’h. Il est l’auteur d’un Aviél (1913) contenant les quatre évangiles fondus en un seul. Cet Aviél est écrit dans un breton excellent fourmillant de tournures bretonnes : un petit chef d’œuvre ! »
Avant d’écrire son Aviél, il avait déjà traduit tous les évangiles des messes du dimanche dans un petit livre paru en 1908 : « Aviél er sul ». Puis il a complété son œuvre de traducteur biblique en traduisant aussi les autres passages scripturaires pour le « Livr pédenneu, overenn ha gospéreu » (livre de prières, de messe et de vêpres de 1927). Ses traductions des épîtres sont tout aussi belles et limpides que celles des évangiles, d’un style à la fois littéraire et populaire, compréhensible sans trop de difficultés par tous les locuteurs vannetais de l’époque.
Le Kalon sakret Jézuz fut par la suite adapté en KLT, d’abord dans le recueil de cantiques pour les doyennés de Gourin et du Faouët en 1931 (anciennes paroisses du diocèse de Quimper), puis pour les diocèses de Quimper et Léon et saint Brieuc et Tréguier(1934). La version KLT diffère sensiblement. En effet, pour respecter l’accent tonique de ces dialectes (sur l’avant-dernière syllabe, Doue se dit Dou-e, alors qu’en vannetais il est un une seule syllabe). Le refrain est alors devenu :
« Kalon sakr ma Jezuz, Kalon sakr ma Doue,
Entanit ma c’halon, gant tan ho karante(z) »
ou bien « O Kalon sakr Jézuz » pour la Cornouaille morbihannaise
L’origine de l’air du cantique est incertaine. L’abbé Pierre Le Goff, dans ses notes manuscrites sur les cantiques bretons se borne à indiquer : « Finistère » Il s’agit donc certainement, étant donné le style musical du cantique, de la mélodie d’une chanson d’amour originaire de Cornouaille ou du Léon.
Et si dimanche prochain vous faisiez entonner ce cantique dans votre paroisse, en chant final ou à la communion ?