Le Pape a reçu hier matin (6/03/2014) le clergé de Rome, devant lequel il a développé le thème de la miséricorde. Il est parti du récit de Mathieu qui montre Jésus plein de compassion envers les personnes perdues qu’il rencontrait, « abandonnées et sans défense comme des brebis sans berger ».
Nous ne sommes pas réunis, a-t-il dit à ses prêtres diocésains, « pour des exercices spirituels d’entrée en Carême mais pour entendre la voix de l’Esprit qui parle à toute l’Eglise en ce temps de miséricorde: « On oublie trop vite jusqu’au magistère de l’Eglise ! Si c’est en partie inévitable, nous ne pouvons oublier les contenus principaux, les institutions majeures et les obligations faites au peuple de Dieu. La divine miséricorde est l’une d’elles. C’est à nous, ministres de l’Eglise, de garder vivant ce message par notre prédication, nos gestes et choix pastoraux, notamment en rendant au sacrement de la réconciliation sa place privilégiée ainsi qu’aux oeuvres de miséricorde ».
Puis le Saint-Père s’est demandé ce qu’était la miséricorde pour un prêtre: « Comme Jésus devant ces personnes perdues, le prêtre ressent de la compassion… A l’image du Bon Pasteur, il est homme de miséricorde et de compassion, qui se fait serviteur de tous… Le prêtre est tout particulièrement miséricordieux dans l’administration de la réconciliation, et il le démontre par sa manière d’accueillir, de conseiller et d’absoudre… Le prêtre vit le sacrement à la première personne…et il doit apprendre à avoir de la compassion. Un prêtre aseptisé est inutile. L’Eglise doit être conçue aujourd’hui comme un hôpital de campagne au service des blessés de la vie. Combien de blessés, combien de blessures, et combien de choses scandaleuses, y compris dans l’Eglise. Beaucoup de gens sont blessés par les illusions du monde, et nous les prêtres devons leur être proches. Devant l’urgence, on doit agir, sans attendre analyses et soins à long terme… Connaissez vous les blessures de vos paroissiens ? Leur êtes vous proches ?… Souvent nous recueillons le témoignage de fidèles ayant eu à faire avec un confesseur rigide ou un autre laxiste… Si les différences de style sont normales elles ne peuvent toucher à la substance, à la doctrine morale et à la miséricorde. Pas plus le prêtre rigoriste que le prêtre laxiste ne témoigne correctement de Jésus-Christ, car l’un comme l’autre ne prend le fardeau du pénitent… La miséricorde véritable est de se charger de l’autre, de l’écouter avec attention et respect…et de l’accompagner dans son parcours de réconciliation. Le prêtre miséricordieux doit agir comme le Bon Samaritain… parce qu’il est capable de compassion. Il est le coeur du Christ. Pas plus que le laxisme le rigorisme accroît la sainteté…tandis que la miséricorde accompagne le cheminement vers elle… Au final nous serons jugés sur notre capacité à nous faire proche de toute personne, à chacun de nos frères… Et à la fin des temps, seuls qui aura eu pitié de son frère blessé ou exclus pourra contempler la gloire du Christ ».
Source : VISnews 6/03/2014