En parlant des saints nouvellement canonisés, le Pape Benoît XVI a annoncé mardi que ces nouveaux saints, « divers par leur origine, leur langue, leur nation et leur condition sociale, sont unis les uns aux autres et avec l’ensemble du Peuple de Dieu dans le mystère de salut du Christ, le Rédempteur. Que le témoignage…de leur vie généreusement offerte par amour du Christ, parle aujourd’hui à toute l’Eglise, et que leur intercession la consolide et la soutienne dans sa mission d’annoncer l’Evangile au monde entier ».
Introduisant son propos, il soulignait que la Parole de Dieu, à peine écoutée, décrit le modèle de l’évangélisateur, « appelé à témoigner et annoncer le message chrétien en se conformant à Jésus-Christ et en suivant sa vie. Ceci vaut aussi bien pour la mission Ad Gentes, que pour la nouvelle évangélisation dans les régions de vieille chrétienté ». Comme le rapporte Marc, « le Fils de l’homme est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude… Ces paroles ont constitué le programme de vie des bienheureux que l’Eglise inscrit solennellement aujourd’hui au rang glorieux des saints… Ce sont des fils et des filles de l’Eglise, ayant choisi une vie de service à la suite du Seigneur. La sainteté dans l’Eglise a toujours sa source dans le mystère de la Rédemption… La canonisation d’aujourd’hui représente une confirmation éloquente de cette mystérieuse réalité salvifique. La tenace profession de foi de ces sept généreux disciples du Christ, leur conformation au Fils de l’Homme resplendit aujourd’hui dans toute l’Eglise ».
Si ces saints ne sont pas bretons, nous pouvons toutefois voir en leur exemple des modèles à suivre. Parlant du Père Berthieu, le Pape insistait pour que la vie de cet évangélisateur soit un encouragement et un modèle pour les prêtres, afin qu’ils soient des hommes de Dieu comme lui ! Pedro Calungsod faisait preuve d’une grande foi et charité et il continuait à catéchiser ses nombreux convertis, témoignant du Christ par une vie authentique consacrée à l’Evangile.
Le prêtre italien Giovanni Battista Piamarta « fut un grand apôtre de la charité et de la jeunesse. Il percevait l’exigence d’une présence culturelle et sociale du catholicisme dans le monde moderne… Animé d’une confiance inébranlable en la Divine Providence et d’un profond esprit de sacrifice…quand il était surchargé de travail, il augmentait son temps de rencontre cœur à cœur avec le Seigneur…pour y puiser la force spirituelle et repartir à la conquête du cœur des personnes ».
A l’heure ou la jeunesse, y compris dans certains établissements dit catholiques, entend de moins en moins parler de Dieu, sous l’excuse de ne pas céder au prosélytisme, il a aussi souligné l’œuvre éducative de la religieuse espagnole María del Carmen Sallés y Barangueras « confiée à l’Immaculée, se poursuivit en donnant des fruits abondants pour la jeunesse, grâce au don généreux de ses filles, qui, comme elle, se confient à Dieu qui peut tout ».
Quant à Kateri Tekakwitha, née de père mohawk et de mère algonquine chrétienne, « partageant les coutumes des siens, mais en ne renonçant jamais à ses convictions religieuses, elle nous impressionne par l’action de la grâce dans sa vie en l’absence de soutiens extérieurs, et par son courage dans sa vocation si particulière dans sa culture. En elle, foi et culture s’enrichissent mutuellement ! Que son exemple nous aide à vivre là où nous sommes, sans renier qui nous sommes, en aimant Jésus !
Terminant son propos, il a demandé de prier pour le Synode des Evêques, qui a réfléchi sur la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». Comme nous l’avons remarqué ici dans plusieurs articles la question du lien entre culture et foi est revenue dans les paroles de nombres d’évêques. Puisse l’Esprit Saint les éclairer pour créer une dynamique pastorale efficace ancrée dans la culture des peuples, tout en restant fidèles au magistère. Et prions pour que les équipes liturgiques, pastorales, etc… prennent conscience de l’importance du sujet dans le cadre de cette année de la Foi.