« Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14). Ces paroles de l’Évangile de Jean nous disent l’essentiel du mystère de l’Incarnation, où Dieu tout-puissant s’est incarné en un tout petit bébé : Jésus. Comme le disait saint Augustin, « Il est venu parmi nous, non comme un conquérant, mais comme un enfant » (Serm. 189, 1).
En naissant parmi les hommes, Jésus a pris la condition d’un nouveau-né, fragile et dépendant. Et pourtant, celui que les bergers voient comme tout petit enfant était bien aux origines de l’univers, Dieu éternel et fils du Père éternel, celui qui a pris chair et sang pour sanctifier le monde par son avènement. Comme l’a écrit saint Irénée de Lyon, « Le Verbe de Dieu, qui est la sagesse de Dieu, a pris la forme d’un enfant, pour nous montrer que la sagesse de Dieu est plus grande que la sagesse humaine » (Adv. Haer. III, 16, 4).
Ce mystère de l’Incarnation auquel nous assistons par l’intemporalité de Dieu – pour citer un ami que j’ai vu hier – nous est rappelé chaque fois que nous célébrons la messe et que nous recevons le sacrement de l’Eucharistie. Dans un petit morceau de pain, Jésus se donne à nous, tout entier, corps, âme et divinité. Saint Cyrille d’Alexandrie le proclame : « le Christ est présent dans l’Eucharistie, non seulement de manière spirituelle, mais aussi de manière réelle et corporelle » (In Luc. XXII, 19).
C’est un mystère qui dépasse largement notre compréhension, mais qui nous rappelle que l’intérieur est souvent plus grand que l’extérieur. Le petit bébé Jésus, emmaillotté de langes, contenait en lui la puissance de Dieu, tout comme le petit morceau de pain de l’Eucharistie contient en lui la présence réelle du Christ Jésus. Retenons d’ailleurs cette affirmation de saint Thomas d’Aquin, disant que « l’Eucharistie est le sacrement de la foi, car elle nous fait croire en la présence réelle du Christ, même si nous ne la voyons pas » (Summa Theol. III, q. 75, a. 1).
En cette période de l’année où nous célébrons l’anniversaire de cette naissance de Jésus, de sa venue parmi les hommes pour vivre parmi eux et nous montrer la proximité de Dieu avec eux, rappelons-nous ce mystère de l’Incarnation et de l’Eucharistie. Rappelons-nous que l’intérieur est souvent plus grand que l’extérieur, et que la présence comme la puissance de Dieu peuvent se trouver dans les choses les plus petites et les plus fragiles. Une réalité accessible à tout chrétien, car avec Lui, nous avons accès à bien plus grand, cela sans pour autant échapper à notre petitesse.
Pedenn / Prière
Salver Jezuz, trugarekaat a reomp ac’hanout evit kevrin an Inkornaat hag an Eukaristiezh. Ho pediñ a reomp da sikour ac’hanoc’h da gompren ha da vevañ ar c’hevrin-se. Ha reiñ fiziañs deomp evit krediñ da vat en Eucharistiezh. Amen.
Seigneur Jésus, nous te remercions pour le mystère de l’Incarnation et de l’Eucharistie. Nous te demandons de nous aider à comprendre et à vivre ce mystère, et de nous donner la foi pour croire en ta présence réelle dans l’Eucharistie. Amen.