Le site Kan Iliz propose une version en breton vannetais du Vexilla Regis et du Stabat Mater, qui peuvent être reprises lors des cérémonies du Vendredi Saint.
L’hymne du Vexilla regis a été écrite par Saint Venance Fortunat, évêque de Poitiers (530-609). Avec le Salve Festa Dies, elle est encore considérée comme l’une des plus grandes et des plus belles hymnes liturgiques de l’Église Latine.
A 25 ans, la Reine Sainte Radegonde s’était retirée dans un monastère qu’elle avait bâti près de Poitiers ; elle cherchait quelques reliques pour son église quand l’empereur byzantin Justin II et l’impératrice Sophie lui envoyèrent un morceau de la vraie Croix sur laquelle s’est opérée la Rédemption du monde. Pour célébrer l’arrivée de la sainte relique, la Reine demanda à Fortunat de créer une hymne pour la procession d’accompagnement jusqu’à son église.
Le 19 novembre 569, lorsque les porteurs du Saint Fragment se trouvèrent à une lieue de la ville, Venance, entouré d’une grande foule de fidèles, dont certains portaient bannières, croix et autres emblèmes sacrés, s’avança à sa rencontre. Tout en marchant, ils chantèrent cette hymne composée spécialement à cette occasion.
L’ Église chante traditionnellement cette hymne pour le « Temps de la Passion », à partir du dimanche avant les Rameaux, au Dimanche des Rameaux, le Vendredi-Saint et pour la Fête de la Croix Glorieuse (Exaltation de la Sainte Croix, 14 septembre) qui commémore à la fois la découverte de la croix par sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin en 326, la consécration de la basilique du Saint Sépulcre en 335, et le retour de la sainte croix à Jérusalem en 630, après qu’elle eut été prise par les Perses. L’empereur byzantin Héraclius, au terme d’une campagne victorieuse contre ceux-ci, leur reprit la précieuse relique et la ramena en triomphe à Jérusalem.
Cette hymne fut aussi le chant de ralliement des armées catholiques et royales pendant les guerres de Vendée.
Le Stabat Mater est la séquence chantée pour la fête de N.D des sept douleurs. (15 septembre). Ce poème est aussi chanté dans les dévotions populaires autour de la passion du christ, surtout lors du chemin de croix.
Il a été composé par Jacopone Da Todi (1230- 1306) et traduit en breton vannetais par le Chanoine Le Priellec (1869 – 1945), révisé par Uisant ar Rouz pour Kan Iliz en 2016. La version bretonne se chante sur le ton grégorien.
Si le ton proposé sur Kan Iliz pour le Vexilla Regis est celui de Salud deoc’h Iliz ma farrouz et le ton grégorien pour le Stabat Mater, Yann-Fañch Kemener, dans son album Kan ar Basion, chante quant à lui un Stabat Mater sur l’air original du Vexilla Regis (piste 16 de son album).