Il arrive fréquemment que l’on retrouve dans dans paroisses des Gloria (Gloire à Dieu) ou des chants de fraction du pain (ou de communion) qui n’en sont pas. Encore récemment, nous avons dû expliquer à quelques personnes pourquoi certains chants, qui sont pourtant dans les carnets, n’ont pas vocation à être chanté lors de la messe. Lors de nos recherches sur internet, nous avons trouvé le texte d’un exposé de Jo Akepsimas en 2013. Nous ne sommes pas en accord sur tout dans son intéressant exposé, mais ce passage -parmi d’autres- mérite d’être lu. Ceux qui soulignent ces points liturgiques sont souvent qualifiés d’intégristes ou de tradis. Peut-être certains seront-ils plus réceptifs si cela provient de Jo Akepsimas ?
Concernant les animateurs liturgiques, il brosse le tableau :
Dès les années 67, un nouveau personnage avait déjà fait son apparition dans les liturgies : «l’animateur». Chanteur-guitariste-meneur-de-chant, qui se plaçait devant l’assemblée, en position frontale, et rivalisait parfois avec le célébrant. Leur posture corporelle, leur placement dans l’espace, leur vocalité, ne prenaient aucune distance par rapport à la situation liturgique. Aucun «espace de deuil», diraient les psy. On n’était pas loin du spectacle et du vedettariat.
Certaines paroisses font aujourd’hui un effort concernant l’animateur, qui ne prend plus place sur un pupitre dans le choeur (et même parfois à l’ambon) mais sur le côté. Il existe aussi actuellement des formations, même si trop peu de personnes se sentent concernées. Jo Akepsimas ajoute ensuite :
Vers le milieu des années 70 apparurent des émules du Père Duval, des chansonniers chrétiens, qui sillonnaient les régions en donnant des «veillées concerts » dans les églises. Ils exprimaient une foi personnelle et apportaient un témoignage vivant. Ils ont mis en œuvre une manière moderne d’évangéliser, consacrant beaucoup de temps et d’énergie à la rencontre des jeunes dans le cadre des écoles et des aumôneries. Mais, ces mêmes chanteurs étaient sollicités le lendemain pour « animer » la messe du dimanche, pendant laquelle ils chantaient (et chantent encore aujourd’hui) leurs chansons, souvent sans aucun lien avec la liturgie. Soit par manque de formation liturgique (ils ne voyaient pas la différence entre une chanson à caractère religieux et un chant rituel), soit même par réaction aux règles rituelles, soit par opportunisme, ils ont « piraté » la fonction liturgique du chant.
Une lourde responsabilité incombe aux prêtres et aux responsables des paroisses qui (par manque de sens liturgique) laissaient des chanteurs chanter des chants inappropriés à l’action liturgique. On annonçait même à l‘avance que la messe serait animée par un tel ! Un moyen de remplir l’église…
On ne saurait mieux dire. Nous voyons aujourd’hui le résultat. Il n’est pas étonnant ensuite de constater que pour des mariages ou des funérailles, on demande de mettre Barbara, Johnny, et autres tubes.
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