(Suite de notre billet d’hier)
C’est d’autre part souvent à l’occasion des pardons que sont proposées des messes en breton. Ainsi par exemple au Folgoët, lors du grand pardon consacré à la Vierge Noire, vénérée dans tout le Léon. En 2001, 2000 personnes assistaient à la messe en breton célébrée en plein air.
Autre exemple à Sainte-Anne-d’Auray où est célébrée une messe en langue bretonne une fois l’an, pour le pèlerinage en l’honneur de sainte Anne. Les exemples sont nombreux, mais l’emploi de la langue bretonne lors de ces festivités peut parfois revêtir un air folklorique, au même titre que le port du costume traditionnel.
On remarque que la période estivale apporte une floraison de messes en langue bretonne. Le mois d’août particulièrement -si l’on considère par exemple le calendrier des célébrations de l’année 2000 134 – offre maintes occasions d’assister à un office religieux en breton. Cependant elles s’inscrivent presque toujours dans le cadre d’un pardon ou d’une fête -religieuse ou profane- à caractère traditionnel et populaire. C’est effectivement la période pendant laquelle ont lieu de nombreuses festivités en Bretagne, attirant, en plus des habitants de la région, des foules de touristes. On connaît le succès de ces manifestations depuis une trentaine d’années, depuis que la culture bretonne connaît un renouveau. Le Festival Interceltique de Lorient qui propose lui-même une messe en langue bretonne en est assez représentatif.
Une enquête de 1973 menée auprès des curés-doyens et responsables de secteur du diocèse de Quimper et Léon au sujet de la liturgie en langue bretonne, notait que certains prêtres, déjà, craignaient le folklore : « Dans les rassemblements style fêtes folkloriques cela sonne faux, la majeure partie de l’auditoire étant composée d’étrangers, touristes ou autres »…
Ceci montre une fois encore que ces messes sont organisées le plus souvent dans un contexte particulier et que, de plus, le public touché lors de ces fêtes n’est pas a priori celui qui pourrait être demandeur de célébrations en langue bretonne. En dehors de ces occasions spéciales, les mêmes paroisses ne proposent pas habituellement de messes en breton à leurs fidèles. Cet aspect est révélateur et montre bien tout le chemin qui reste à parcourir dans ce domaine.
Source : Ofis ar brezhoneg