La Manif pour Tous de ce 26 mai a rassemblé encore une fois de nombreux bretons, le nombre de Gwenn ha Du en sont une preuve. Cette fois-ci, un embryon de bagad est né, sous le nom de « Bagad Pour Tous ». Cela fait penser au sonneur Bill Millin (surnommé Piper Bill) qui jouait du bagpipe lors du débarquement à Sword Beach, au milieu de ses camarades qui tombaient, avant de prendre le pont de « Pegasus Bridge ». Un encouragement dans la lignée des pipers qui encourageaient les troupes écossaises durant les batailles.
Alors qu’en est-il de cette initiative « Bagad pour Tous » ?
Certains verront dans la création de ce bagad une provocation, avançant que la musique est synonyme d’ouverture au monde et de tolérance et que la musique bretonne en est un exemple. D’autres diront que la musique n’a pas à avoir de portée politique et qu’elle doit les dépasser. D’autres enfin diront que la musique, comme tous les arts ont aussi leurs langages offerts au monde et à la société, peut être des combats. Or la musique n’appartient à personne. Elle est patrimoine du monde, et est utilisée depuis la nuit des temps tant pour divertir que pour porter un message, tant pour donner une dynamique que pour pleurer des espoirs évanouis. Elle est au monde et n’a donc pas à être confisquée par quelque bord que ce soit. Elle n’est pas réservé à une caste.
C’est pourquoi, qu’elle soit utilisée ici pour encourager les manifestants, ou lors d’une grève d’enseignants, de cheminots ou de bien des revendications, elle a sa place, au titre d’élément de motivation et de rencontre. C’est ce que le Bagad pour Tous a proposé, en étant au milieu de ceux qui luttent pour un idéal qui les dépasse.
La musique transcende tous les combats. Soyons-en conscients. Et peut-être alors, au lieu d’être vue comme un énième facteur de division, la musique rassemblera les hommes par les vertus qu’elle porte en elle au-delà des frontières physiques ou idéologiques.
Source Photo : Page FB « Bagad pour tous »