Dans le cadre du Synode diocésain que Mgr Moutel, évêque de Saint-Brieuc & Tréguier, ouvre, ce dernier publie une belle lettre pastorale. La lettre de Mgr Moutel est axée sur la conversion et la mission. Tout chrétien se doit d’être missionnaire mais doit commencer par se convertir lui-même et en prenant appui sur l’héritage de nos pères dont l’expression de la foi reste gravée dans les paysages et les coeurs. Prenant la culture bretonne comme l’un des éléments permettant de conduire à bien cette mission, Mgr Moutel a donc mis cela en avant. Nous vous invitons à la lire dans sa totalité sur le site du Diocèse. Nous vous publions ci-après un extrait, qui n’est pas le plus important de la lettre, mais comme la ligne éditoriale d’AR GEDOUR va dans ce sens…
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Notre diocèse porte une attention particulière aux expressions culturelles. Nous découvrons aisément dans nos paysages l’empreinte architecturale de “la foi de nos pères”. Les communes et de nombreuses associations sont très attachées à la rénovation et à l’entretien de tant d’églises et de chapelles qui constituent notre patrimoine: de nombreux bénévoles déploient des trésors d’imagination et de générosité quand il s’agit de rassembler les gens dans une mémoire commune, par des pardons et des fêtes. Notre projet catéchétique diocésain a rappelé à juste titre que l’exploration de notre patrimoine peut conduire à une belle annonce de la foi. La lettre de Jean-Paul II aux artistes, en 1999, est toujours d’une grande actualité : il saluait chaleureusement « tous ceux qui, avec un dévouement passionné, cherchent de nouvelles « épiphanies » de la beauté pour en faire don au monde dans la création artistique. »
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Sur la façade maritime comme au cœur des terres, nous nous rappelons combien le travail des hommes façonne nos paysages, notre mémoire, nos relations et nos modes de vie : les agriculteurs et les pêcheurs, les artisans et les métiers de service, les entreprises de haute technologie et tous les professionnels de la santé, etc. … Aimer les gens, c’est connaître leur travail, leurs passions et leurs difficultés, c’est s’informer sur la vie de nos territoires et visiter les acteurs de leur développement, sans oublier ceux qui perdent confiance (voir la crise sévère de l’agriculture) ou qui sont privés durablement d’une activité professionnelle.
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Sur une partie significative de notre diocèse, les gens aiment parler la langue bretonne, qu’elle soit leur langue maternelle ou bien qu’ils l’aient apprise pour mieux s’enraciner en Cornouaille ou en Trégor. Une approche trop superficielle du breton et de la culture bretonne nous conduirait à un soutien minimaliste, voire à la tentation d’une “folklorisation” de certaines fêtes. Chanter et prier en breton, moyennant un bon accueil de tous, c’est une chance et même une grâce, puisque les mots de la foi s’y trouvent enrichis d’une couleur particulière.
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. Avec ces réflexions qui portent sur les expressions culturelles, nous ne pouvons pas oublier le vaste domaine de la communication. Les nouvelles technologies permettent un accès aisé et rapide aux diverses sources de l’information. Intéressantes, fascinantes, parfois abrutissantes… dans toutes les formes de communication, il sera nécessaire de souligner la place de l’homme, de sa liberté et de sa responsabilité. Que de choses à faire pour aider, notamment les plus jeunes, à une approche critique de ce qui s’offre à tous à l’échelle du monde. Pour ce qui concerne l’Église, il nous faut veiller à une communication ouverte, qui ne se contente pas de mettre en valeur “l’entre-nous” des chrétiens mais qui propose des itinéraires de rencontre et de dialogue avec ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne.
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