Saints bretons à découvrir

[CHRONIQUE DES SAINTS BRETONS] MORVAN – MAURICE DE CARNOET

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

La traduction du nom Morvan par « Maurice » peut avoir pour prétexte l’allitération M-R, ce qui est léger comme justification. La vraie raison pour cette substitution de nom peut être cherchée dans le nom de la place forte Roc’h-Morvan, qui porte le nom d’un vicomte du Faou. Lorsque les vicomtes du Léon s’en furent emparés, ils durent être heureux de pouvoir, du moins en latin, éliminer un nom héréditaire de la famille rivale. Par la suite les autorités archi-épiscopales de Tours ne pouvaient manquer de promouvoir le culte de Saint Maurice d’Agaune, patron de l’une des deux églises de la ville de Tours.

Maurice de Carnoët serait né en 1115, les uns disent à Croixanvec, d’autres à Loudéac où existent, d’une part une chapelle St Maurice (à 5 km au SSO de la ville) et d’autre part un hameau Ville-Morvan. Vers 1140 il se retira dans le monastère cistercien de Langonnet et mena pendant un certain temps la vie d’anachorète à proximité de l’abbaye, sans doute au Miné-Morvan, à 1.5 km au Nord. Il devint ensuite abbé de l’abbaye de Langonnet et fit construire en 1170 une nouvelle abbaye sur les bords de la Laïta, dans la forêt de Carnoët, sur des terres qu’il aurait reçu du duc  Conan IV.

Vis-à-vis de l’abbaye St Maurice, la rive Est de la Laïta, dans la paroisse de Guidel, se trouve dans le quartier de la Frairie-Saint-Morvan. Cela peut difficilement être l’effet du hasard et confirme que le nom breton de l’abbas Mauricius ne pouvait être que Morvan (il existe aussi un Kermorvan en Langonnet).

Mauricius était un homme cultivé, donc issu de la classe dirigeante. Morvan était un nom traditionnel de la famille des vicomte du Faou ; il leur était peut-être apparenté. On peut noter que Maurice était bien vu du pouvoir ducal à une époque où celui-ci était en conflit avec la famille des vicomtes du Léon, voisins et rivaux de la famille du Faou.

Toute la carrière ecclésiastique de Morvan-Maurice s’est déroulée dans la Haute-Cornouaille, pays entre l’Ellé et l’Aven. Il mourut « en odeur de sainteté » le 29 septembre 1191.

À propos du rédacteur Alan Joseph Raude

Linguiste, historien et hagiographe, il a notamment publié des ouvrages sur l'origine géographique des Bretons armoricains et sur l'histoire linguistique de la Bretagne.

Articles du même auteur

saint reconnu par rome

CHILDEBERT ET LES BRETONS

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min Hildbert, dit Childebert, fils de Hlodweg, dit …

vallée des saints

29 mars : Saint Gonlew / Gonlay / Gwenlew

Aujourd'hui nous fêtons Saint Gonlew (ou Gonlay, Gwenlew et Uuinleu en Bretagne - Gwynllyw et Gwnlei au Pays de galles). C'est un roi gallois qui a vécu entre la fin du Ve s. et le début du VIe s. (mort sans doute vers 520). 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *