Extrait de ‘La Bretagne qui croit’, Thiercelin, Louis, Paris : Alphonse Lemerle, éditeur, 1894.
Le pardon de sainte Eliboubane, dans les Côtes d’Armor (Plougrescant – Canton de Tréguier) se déroulait autrefois le lundi des Rogations, le 25 juillet. Il a cessé dans les dernières années du 20ème siècle.
A la fin du 19ème siècle, les jeunes filles, vêtues de blanc, avec un ruban bleu sur la poitrine, portant la grande coiffe à deux larges cornets de dentelles, forment la procession, accompagnées des petits choristes, du prêtre, des moines, du maire et de son conseil et de la foule des fidèles. Les barques des marins pêcheurs transportent les pavillons, portés par les hommes. la statue de sainte Eliboubane est portée par des femmes vêtues de noir. Elles sont une trentaine à se relayer pour ce pieux devoir, faisant une garde d’honneur à la sainte, qui va rendre visite à son fils saint Gonéri en la chapelle de Plougrescant. Le lundi 25 juillet, la statue s’en retourne dans son île, accompagnée par la statue de saint Gonéri et des paroissiens. La statue de la sainte est conduite vers son oratoire, bâti de l’autre côté de l’île, au Nord, à cinquante pas de l’ancienne chapelle (en ruines vers 1890 et reconstruite plus tard). A droite, s’élève le rocher qui sert d’autel aux rogations. Les porteurs de bannières grimpent au sommet du rocher, d’autres l’entourent ; un des moines adresse quelques paroles aux fidèles, et la sainte qui attendait à la porte de son oratoire, la franchit. On la replace sur son autel.
Si la tempête ou quelque fête plus grande empêchent cette visite annuelle du saint à sa mère, sainte Eliboubane, suivant les uns, saint Gonéri, suivant les autres, à la nuit, feront seuls le voyage ; mais malheur aux bateaux rencontrés par la barque mystérieuse ; ils sont impitoyablement chavirés.
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