Saints bretons à découvrir

Saint Goneri, prêtre et ermite

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Nous vous proposons régulièrement d’en savoir plus sur des saints bretonsAujourd’hui nous fêtons saint Goneri, et c’est pourquoi nous vous invitons à découvrir son histoire.

Sant Goneri (breton), Cawen (celtique), Gonnery (français), Koneri (orthodoxe), Gonec, Gonner (manuscrits anciens), Konrix (irlandais)

Koneri = Kon: guerrier (celte)

Fêté le 17 Juillet (Diocèse de St Brieuc et tradition), 4 Avril (orthodoxe)

Fête votive actuelle, le Lundi de Pâques: Grand pardon 26, 27 ou 28 Juillet.

Fils de Sainte Elibouban

Invoqué pour les fièvres et les angoisses, ainsi que, par les marins dans certaines expéditions au long cours. Son culte fut très intense dans la région de Tréguier et de Pontivy. Des « comptes paroissiaux » des XVIe et XVIIe siècles révélant l’existence de plusieurs églises, chapelles, oratoires, calvaires lui étant consacrés. Cesmanuscrits et leurs différentes orthographes ont égarés les chercheurs du début XXe siècle. Il fut confondu avec St Connec, évêque de Quimper… Dom Lobineau (1725) signale une paroisse San-Eli Vénéres de 837 dont St Goneri aurait été le patron. Des traces de fêtes votives remontent à 1787. Les remembrements des paroisses après la Révolution, font disparaître quelque peu ce saint.

Goneri.png

Actuellement il reste le saint patron de Plougrescant dont la chapelle, flèche de clocher de travers, abrite ses cendres, et le titulaire de la Commune de Saint Gonnery. Non loin à Porz Bugale, la grève est dominée par le Roc’h Cawen (Rocher de Goneri) près de la grotte où le Bienheureux abritait ces moutons (lieu à visiter gratuitement). Une fontaine du XVe porte son nom.

Tregonneau vient du breton Treb = village; Gonneau = goneri (paroisse de 1461). Ce prénom est courant dans la communauté asiatique bretonne de Shanghai (Chine) dont les lointains ancêtres étaient des navigateurs bretons.

Frère Albert le Grand raconte, Dom Lobineau confirme :

 

Au VIe siècle, natif d’Irlande et de naissance distinguée, il débarque non loin de Vannes, probablement avec sa mère, Sainte Eliboubane. Il installe son oratoire à Rohan, dans la forêt de Brocéliande où il célèbre la messe tous les jours. Un jour, perdu dans ses oraisons, il n’aperçoit pas le propriétaire des lieux qui le salue. Vexé Alvandus, Seigneur de Noyal, interroge son sénéchal « Qui est celuy qui, sans non congé, demeure sur mes terres? » Le sénéchal répond « c’estoit un bon prêtre éstranger qui avoit tout quitté pour l’Amour de Dieu ».

Non satisfait de la réponse, Alvandus ordonne à ses valets et palefreniers de lui amener le saint.

La canaille battit le prêtre tandis que le seigneur regagnait son château. Le sénéchal intervint pour arrêter la bastonnade, l’homme de Dieu resta inerte sur le sol. Le sénéchal releva le saint tandis que celui-ci réclamait à Dieu leur pardon. Dieu ne l’entendit pas de cette oreille et rendit les serviteurs immédiatement sourds et aveugles. Informé et dans la crainte Alvandus accourut et se jeta aux pieds du saint. Tout fut pardonné et le prêtre redonna vue et oreilles à ces agresseurs. Alvandus voulut enrichir St Goneri mais celui-ci fit comprendre qu’il préférait la richesse de Dieu. Le seigneur des lieux se fit catéchisé et vint écouter la messe chaque jour. Ces miracles attirèrent bon nombre de paysans et pêcheurs, même des gens des villes qui se firent évangélisés. On lui demanda de célébrer un mariage. Pour cela il aménagea des rochers en chapelle (peut-être un dolmen). Durant la cérémonie, l’esprit du mal fendit un rocher en deux afin d’écraser tous les participants. D’un geste du saint, le rocher resta suspendu en l’air. Sa trop grande popularité l’ennuya. Fatigué il partit pour le Tréguan, sur la paroisse de Plougrescant, construisit une chapelle où il sera enterré. Il reprit sa vie de solitude et de travail manuel en élevant des moutons à Porz Bugale.

Jadis le jour du grand pardon, des pèlerins emportaient les reliques de Saint Gonéri jusqu’à l’Ile de Loaven où Sainte Eliboubane, sa mère, était inhumée dans sa chapelle.

Sources: Albert le Grand (1637) – Dom Lobineau (1725) Bibliothèque Nationale

À propos du rédacteur GF Hacherez

Hagiographe reconnu, il met à la disposition d'Ar Gedour ses nombreux travaux sur les vies de saints, méconnues du grand public

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