Une petite chapelle en bordure d’une petite route, édifice récemment restauré et qui derrière sa belle sobriété extérieure n’en demeure pas moins un petit écrin à découvrir. En ce troisième dimanche de juillet du côté de Neulliac (Diocèse de Vannes), le quartier se donne rendez-vous ici pour le pardon annuel dédié à Notre-Dame de Délivrance. Peu de monde (environ 60 personnes) mais une ambiance sympathique et conviviale, notamment après la procession, avec cette buvette qu’accompagnait musicalement un jeune accordéoniste local, invitant quelques jeunes présents à danser pour qui une valse, pour qui une scottish ou une jig.
La messe elle-même, célébrée par un prêtre de Franche-Comté en vacances en Bretagne, mériterait d’être revue suivant les éléments ci-après, même si l’homélie en elle-même valait le déplacement.
A part quelques personnes reparties car le repas attendait au four, les pèlerins ne semblaient pas pressés de retourner à leurs pénates, confortablement installés pour déguster un « kir béni » sous le soleil breton.
Ce petit pardon porte en lui-même les recettes du succès et l’édifice pourrait certainement accueillir régulièrement dans l’année des « chapelles chantantes » ou l’office des heures.
Points forts :
- une belle petite chapelle, avec un très beau maître-autel que l’équipe locale a fort bien mis en valeur.
- le cantique dédié à Notre-Dame de Délivrance est chanté en breton
- procession, tantad… il y a les éléments qu’on s’attend à trouver lors d’un pardon.
- une buvette sympathique permettant de continuer les festivités et de sympathiser.
- une équipe locale qui semble bien organisée
Points à améliorer :
- il y a le temps avant la messe de faire répéter le cantique breton à l’assemblée. Il est dommage que l’assemblée ne chantait pas beaucoup ce chant local qui, s’il n’est pas transmis, se perdra.
- Le répertoire liturgique est à revoir. En revenant aux fondamentaux (français, grégorien et breton) cela facilitera la tâche à l’animateur, le chant sera plus aisément repris par l’assemblée et enfin cela attirera certainement plus de monde.
- il serait souhaitable d’enlever l’autel d’appoint et de célébrer la messe au maître-autel : c’est à la fois un gâchis car il ne fait qu’office de crédence alors qu’il est bien apprêté par l’équipe locale (conopée sur le tabernacle, chandeliers et cierges, nappes.. ) mais aussi car la présence d’une table en guise d’autel face au peuple oblige les célébrants à une gymnastique pour se faufiler entre la table de communion, l’autel d’appoint et le maître-autel. Rien que pour une question pratique et esthétique, envisager de ne plus utiliser ces tables d’appoints serait une bonne chose. Quant à la question théologique…
- Il y a assez de place dans la chapelle pour que l’orgue et l’équipe de chant soit dans la nef et non dans le choeur, libérant ainsi la place et le regard.
- En revenant de la procession, il serait bien que soit chanté l’Angélus avant que tout le monde ne se sépare.
Merci pour cet article.
Un rappel : Neuillac fait partie de la Cornouaille, diocèse de Quimper avant le découpage révolutionnaire. C’est la terre de saint Corentin qui est honoré dans la paroisse.
Trugarez.