Mars, c’est le mois durant lequel débutent les pèlerinages à Sainte Anne d’Auray. Nous vous proposons de vous pencher un peu plus sur cette dévotion. Vous pouvez également vous référer à la BD « Keranna, l’histoire de Sainte Anne d’Auray » ou encore à l’ouvrage d’Anne-Marie Charrière « Ici j’ai entendu vibrer l’âme bretonne« . Nous vous rappelons que jusqu’à fin mars les frais de port sont offerts pour ces deux ouvrages avec le code KERANNA2022.
La grand-mère de Jésus s’appelait-elle Anne ? On pourrait se le demander puisque les Évangiles n’en parlent pas. Mais évidemment que Marie avait une mère, et la tradition nous dit que les père et mère de Marie s’appelaient Anne et Joachim. Ce qui est sûr, c’est que nous n’avons aucun autre nom pour nommer la mère de Marie, et donc elle est Anne pour nous.
Comment la dévotion à Ste Anne s’est elle répandue ?
C’est par la liturgie, d’après ce qu’on sait, qu’Anne est entrée dans la vie des chrétiens : Dans l’Eglise ancienne la liturgie précédait ou confirmait la dévotion populaire.
On sait qu’une église lui était dédiée à Constantinople au milieu du VIe siècle. Les Orientaux lui consacrèrent trois fêtes liturgiques dans l’année : Anne et Joachim le 9 septembre, la Conception Imaculée de Marie et Ste Anne le 9 décembre, et la dormition de Sainte Anne le 25 juillet.
A Rome, sous le pontificat de saint Léon III (795-8l6), on représentait l’histoire d’Anne et de Joachim sur les ornements liturgiques. On sait qu’en 1381, le pape Urbain VI autorisait pour toute l’Angleterre la fête de sainte Anne. En 1584, Grégoire XIII ordonne la célébration de cette fête le 26 juillet pour le monde entier. Et en 1622, Grégoire XV en faisait une fête chômée. Il avait été lui-même guéri d’une grave maladie grâce à l’intercession de sainte Anne. On sait qu’il existe au Vatican, à la porte sainte Anne précisément, une église dédiée à sainte Anne.
C’est donc un an seulement après cette solennisation de la fête de Ste Anne par l’autorité pontificale que commencent les apparitions à Keranna (Auray).
Les apparitions de sainte Anne à Auray, pourquoi ?
=> La famille humaine de Jésus
Si étonnants qu’ils nous paraissent, il faut accepter les faits d’abord pour en comprendre la signification : sainte Anne est bel et bien apparue à Yves Nicolazic de 1623 à 1625, avec des signes simples comme le flambeau qui conduit le paysan dans la nuit, ou magnifiques comme la pluie d’étoiles.
Des témoins, des magistrats, des théologiens : rien ne manque à l’enquête de l’évêque- Et la multitude en marche des pèlerins confirme tous les jours depuis 370 ans, le bruit de multitude entendu par Nicolazic dans sa nuit solitaire. Alors pourquoi ?
“ Dieu veut que j’y sois honorée ” dit sainte Anne. Oui, Dieu a voulu que sainte Anne, la grand-mère de Jésus, soit honorée à Keranna dans les temps modernes. Aucun plan humain ne l’avait décidé ni seulement pensé au XVII e siècle, même si une dévotion autrefois avait eu lieu à cet endroit du Bocenno : la chapelle ancienne avait disparu depuis près d’un millénaire.
Impossible d’échapper au fait que Jésus est né dans une famille comme nous, avec grands-pères et grands-mères. Fils légal de Joseph, il y avait aussi des grands-parents de ce côté-là. Mais c’est la mère de Marie, Anne, que Dieu veut voir honorée. Le lien est certain avec l’Immaculée Conception : tout ce que les pieuses traditions -non prouvées – nous disent sur l’enfance de Marie et Anne sa mère nous conduisent à quelque chose de vrai et de sûr : Marie “ comblée de grâces ” – dit l’Ange Gabriel à l’Annonciation – a été mise au monde et éduquée par cette Anne que Dieu a voulu voir honorer à Sainte- Anne d’Auray.
A travers sainte Anne, ce sont toutes nos familles, nos grands-parents, nos ancêtres connus et inconnus que nous portons à la miséricorde et à la bénédiction de Dieu. Et avec sainte Anne, la bienheureuse grand-mère, c’est toute l’humanité du Christ que nous accueillons : “ Il connut toute notre vie, nos humbles joies et notre peine. ”
Accueillant Jésus dans son humanité, nous pouvons alors accueillir le don de Dieu dans toute notre humanité à nous : sensibilité, corps, intelligence, désir du beau, du vrai et du bon, relations familiales, sociales, culture. . . et désir d’éternité dans le bonheur de Dieu.
Sainte Anne : pour les Bretons seulement ?
Sainte Anne, de par ces événements est devenue patronne de la Bretagne – avec saint Yves. La dernière duchesse de Bretagne s’appelait Anne, qui devint reine de France, et son souvenir très populaire a probablement été d’une certaine façon associé à la popularité de sainte Anne. A l’époque des apparitions, trente ans après la Ligue et les ravages des guerres de Religion, la Bretagne va être à nouveau évangélisée : Michel Le Nobletz, le bienheureux Père Maunoir, saint Louis-Marie Grignon de Montfort, pour ne citer que les chefs héroïques, vont, par des missions, annoncer à nouveau l’Évangile à la plupart des paroisses de l’Ouest entre 1615 et 1715. Une partie des convertis suivent des retraites. Des foules vont à Sainte-Anne.
En 1960, on pouvait encore noter un maximum de pratique religieuse (allant de 45 à 90 %) dans l’ensemble de la Bretagne (5 départements) 1. On peut estimer que les grâces historiques particulières reçues en Bretagne – et notamment à Sainte- Anne d’Auray – ont été accueillies et ont porté leur fruit : sur place, et aussi plus loin par le nombre de vocations sacerdotales et religieuses missionnaires.
Mais même si les Bretons sont les premiers bénéficiaires des grâces de sainte Anne, ils en sont surtout les serviteurs pour l’Église Universelle. Sainte Anne y est là connue et honorée pour ne pas être oubliée, mais pour être connue et honorée dans toute l’Église. La mère de Marie, Anne, est la sainte grand-mère de Jésus. Sainte Patronne aussi de tous les petits enfants, de tous les couples, de toutes les familles du monde.
Source : questions de l’Homme
Merci pour ce beau rappel de SAINTE ANNE grand-mère de Jésus, et Mère de Notre Dame Immaculée.
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L’occasion de rappeler que l’église sainte Anne, magnifique de sobriété et de solidité, est l’une des plus belles églises dans Jérusalem vieille-ville. Ses murs épais offrent ombre et fraicheur au pèlerin de passage, en plus de la beauté minérale et architecturale. Construite durant la période du royaume latin de Jérusalem, elle appartient aujourd’hui encore à la France (cf les visites médiatisées de deux présidents).
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Iliz Santez Anna e Jerusalem, ken brav ma’z eo un dudi he gweladenniñ, a zo anezhi ur vruzhunenn eus bro Frañs e Douar Israël, hirio c’hoazh.
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