Le samedi 7 septembre dernier a été célébrée la troisième édition du pardon des martyrs du vignoble nantais à la chapelle saint Pierre-ès-liens en la paroisse de la chapelle Basse-mer. Cette chapelle, au coeur du vignoble du muscadet, aux marches de Bretagne, aux frontières de l’Anjou est un haut-lieu de mémoire. Elle fut fondée au XIème siècle comme prieuré.
Lors de la Révolution, plus du tiers de la population de la Chapelle Basse-Mer a été massacrée par les colonnes infernales.
Cette chapelle, tombée en ruine fut tirée de l’oubli par la volonté de Reynald Seycher, historien spécialiste du génocide vendéen et des guerre de Vendée. Pendant plus de 30 ans, des chantiers rassemblant nombre de jeunes gens relevèrent cette chapelle en lui adjoignant un cloître et un nouveau bâtiment consacré à la mémoire des guerres de Vendée.
C’est dans ce même esprit de transmission de la mémoire que fut fondée l’association Bevañ Breiz (vivre la Bretagne) pour rendre hommage à tous ces martyrs de la foi en ressuscitant le pardon de cette chapelle qui avait disparu dans la tourmente révolutionnaire.
Les pardons ne sont pas le privilège de la Basse-Bretagne, et c’est un beau symbole que de les remettre à l’honneur même aux Marches de Bretagne. La vocation de Bevañ Breizh est de« réanimer les rituels populaires bretons dans le Pays Nantais »
Le Pardon 2024
La messe célébrée selon le rit de saint Pie V fut célébrée par l’abbé Garnier, prêtre de la Fraternité saint Pierre. Le chant liturgique a harmonieusement mêlé le grégorien, les cantiques bretons et français. Hélas, contrairement aux années passées, le temps n’était pas de la partie, la messe des martyrs a donc été célébrée dans le cloître sous chapiteau et sous des trombes d’eau.
Nous n’avons hélas pas pu faire la procession dans les vignes jusqu’au calvaire commémorant la mort de ces glorieux martyrs de la foi.
Après la messe, le bagad Alan Barvek de Nord-sur-Erdre a régalé les fidèles d’une très belle aubade avec bénédiction d’un carnyx, la vieille trompe des Celtes qui semait la terreur lors des bataille par sa sonorité effrayante.
Comme les années précédentes, les exposants locaux et producteurs étaient au rendez-vous. Avec hélas moins de public que d’ordinaire suite à la météo défavorable. Reynald Seycher nous a commenté avec beaucoup d’émotion le mémorial des guerres de Vendée avec ses poignantes fresques et les bustes des grand chefs vendéens. Les cercles celtiques locaux ont par la suite animé un fest-deiz dans le cloître, puis ce fut le moment sacré du cochon grillé.
Malgré la météo qui n’était pas de la partie, ce fut un beau pardon. Qu’il soit un exemple pour raviver les pardons en Haute-Bretagne ! Longue vie à ce pardon ressuscité et longue vie au pardon des martyrs du Vignoble nantais.
Ret eo da ratrean an ilizoù e pep lec’h ha dreistoll ar feiz b’a kalonoù an dud e Breizh a -bezh , Feiz ha yezh zo breur ha c’hoar , ar vrezhonek zo pouezus an amzer da zont rak e doug dezhan ar feiz a-drugarez e nerzh , an heson dibar e-touesk ur bobl : « ar vretoned « !
Chomomp bev !