Après nos divers articles à ce sujet, nous vous ferons part régulièrement d’une revue de presse sur le sujet, permettant de mieux cerner le projet pastoral breton et l’intérêt de ce Missel e brezhoneg.
Les catholiques bretonnants vont être contents: dans quelques mois, ils vont pouvoir disposer d’un missel en breton officiellement reconnu par Rome.
À vrai dire, des messes sont déjà célébrées régulièrement dans des paroisses du Trégor, de Cornouaille ou du diocèse de Vannes selon un ancien missel. «Mais celui-ci ne prend pas en compte toutes les modifications intervenues dans la nouvelle édition du Missel romain», explique Serge Kerrien, délégué épiscopal chargé de la liturgie au diocèse de Saint-Brieuc – Tréguier.
Dix ans de travail
Un groupe de prêtres et universitaires spécialistes de la langue bretonne et de la liturgie travaillait sur le sujet depuis dix ans. En fait, précise le Finistérien Joban Irien, spécialiste des textes sacrés, qui a participé aux travaux, «ces textes ont été traduits il y a déjà longtemps. Il manquait juste quelques corrections pour avoir le feu vert du Vatican». Serge Kerrien souligne, quant à lui, qu’une première mouture avait été transmise, il y a sept ans, à Rome, au Vatican, qui avait, en retour, «émis des remarques très pertinentes». Ne manquait plus que la reconnaissance officielle par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Reconnaissance qui a été annoncée à Mgr Moutel, évêque du diocèse de Saint-Brieuc – Tréguier lors d’un déplacement des évêques français à Rome, cette semaine.
Un missel très attendu
«Cette reconnaissance était très attendue», explique l’évêque. «On attendait un vrai missel, pas simplement des petits cahiers. Un missel de référence, conforme à la ligne liturgique de l’Église». Et ce missel breton sera d’autant plus conforme qu’il devance même la prochaine édition en français du missel romain. Il introduira également plus de breton qu’il n’y en avait avant Vatican 2. Au-delà de la forme et du principe, la langue n’est pas anodine:«La manière de prier Dieu est la même partout mais il peut y avoir des résonances particulières, selon la langue. C’est le cas avec le breton», estime MgrMoutel, qui confie avoir ressenti une certaine émotion à célébrer une messe en breton, lui-même, à l’occasion de la Saint-Loup, à Guingamp. D’autre part, sur le plan culturel, l’évêque, soulignant, par ailleurs, l’existence d’une charte de culture bretonne dans son diocèse (pour le catéchisme, par exemple) considère comme essentiel de ne pas négliger la langue bretonne: «Il ne faut pas perdre cet héritage. Et l’Église est heureuse d’y contribuer…».