[SAMEDI SAINT] Méditation sur la Passion : Marie sur le Calvaire à la mort de Jésus (par St Alphonse de Liguori)

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

« Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère » (Jn 19,25). Une mère condamnée à voir son fils innocent mourir par sentence judiciaire sur un gibet infâme: tel fut le martyre de la Reine des martyrs, le plus cruel de tous. Contemplons-le attentivement. « Marie se tenait sur le Calvaire. » Lorsqu’on vint dans le jardin des Oliviers s’emparer de Jésus, les disciples l’abandonnèrent; Marie n’abandonna jamais Jésus. Elle le suivit toujours, et ne le quittera pas avant qu’il ait expiré sous ses yeux. « Elle se tenait près de Jésus. » Les mères s’éloignent de leurs enfants pour ne pas les voir souffrir, quand elles les voient aux prises avec la douleur et qu’elles ne peuvent les soulager. Volontiers elles souffriraient à leur place; mais les voir en proie à des maux sans remède, c’est un spectacle qui dépasse leurs forces ! Elles se retirent et vont pleurer dans quelque chambre écartée. Telle n’est pas la conduite de Marie; elle voit son divin Fils aux prises avec les pires tourments, des tourments qui le mènent implacablement à la mort: elle ne s’éloigne pas, elle ne détourne pas les yeux; au contraire, elle s’approche de cette croix sur laquelle agonise son Fils bien-aimé. Ô Mère de douleur, permettez-moi de me tenir à vos côtés, afin que j’assiste avec vous à la mort de votre Jésus, qui est aussi le mien.

« Elle se tenait près de la croix de Jésus. » La croix est donc le lit de douleur sur lequel Jésus achève de mourir et sur lequel la Mère de douleur considère son Fils déchiré des pieds à la tête par les fouets, les clous, les épines. Elle se rend compte que, suspendu par ces trois crocs de fer, son pauvre enfant ne peut ni s’appuyer, ni trouver un instant de repos; elle voudrait lui procurer un peu de soulagement; elle voudrait au moins, – puisqu’il doit mourir, – le tenir entre ses bras au moment où il exhalera le dernier soupir; mais non, elle est privée même de cette triste consolation. « Ô croix, dit-elle, rends-moi mon Fils: tu es l’instrument de supplice des scélérats, mais mon Fils est innocent. » Tranquillisez-vous, ô divine Mère; la croix ne vous rendra que votre Fils inanimé: c’est un décret irrévocable du Père éternel.
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45. « Debout près de la croix, se tenait la Mère de Jésus. » – Considère, ô mon âme, Marie debout près de la croix, les yeux fixés sur son Fils. Son Fils; mais, ô ciel, quel Fils ! Son Fils et son Dieu ! C’est lui qui, de toute éternité, l’a choisie pour sa Mère, la préférant ainsi dans son amour à tous les hommes, à tous les anges. C’est ce Fils si beau, si saint, si aimable, si parfaitement obéissant, qui, seul, absorbe tout son amour, puisqu’il est à la fois son Fils et son Dieu. C’est lui, ce Fils à nul autre pareil, qu’elle doit voir expirer de douleur sous ses yeux !

Ô Marie, ô la plus affligée de toutes les mères, je compatis à la peine si vive que ressentit votre coeur, surtout à l’instant où vos yeux de Mère virent Jésus s’affaisser sur la croix, ouvrir la bouche, rendre le dernier soupir. Ah ! Pour l’amour de ce Fils mort sur cette croix afin de me sauver, recommandez-lui mon âme. Et vous, ô mon Jésus, par les mérites des douleurs de Marie, ayez pitié de moi et daignez m’accorder la grâce de mourir pour vous comme vous êtes mort pour moi. « Oui, vous dirai-je avec saint François d’Assise, que je meure par amour pour vous, ô vous qui êtes mort par amour pour moi ! » (S. François d’Assise, Prière d’offrande totale; D. V. 155).

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD". En 2024, il a également publié avec René Le Honzec la BD "L'histoire du Pèlerinage Militaire International".

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Un commentaire

  1. balaninu/pontaven

    Un immense Merci ! Un peu en avance : BELLES ET SAINTES FÊTES DE PÂQUES !!

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