En 2016, et repris en 2017, nous avions publié un article à l’occasion de la semaine pour l’unité des chrétiens, que nous reprenons partiellement ici avec un développement tendant plus sur la question bretonne.
Il n’est pas question pour nous de critiquer les initiatives de cette semaine pour l’unité des chrétiens, ni celles qui fleurissent toute l’année, car elles ont le mérite d’exister et travaillent à cette unité si désirée :
« Conduis-nous vers l’unité parfaite », demande le prêtre à la messe.
Mais justement : quelqu’un peut-il nous expliquer pourquoi c’est valable ici (et ailleurs), mais par contre, quand il s’agit le reste de l’année de relations avec des pratiquants dits tradis (voire «intégristes» pour reprendre un mot fourre-tout stigmatisant et disqualifiant toute réconciliation), la question de prier ensemble ne semble plus si nécessaire à bien des gens ? Combien de prêtres qui se font jeter parce qu’ils célèbrent aussi la messe en latin (et peu importe de savoir si c’est selon la forme ordinaire ou extraordinaire du rit romain) ou en français mais ad orientem ?
Mais même sans parler de cette forme de la liturgie, combien de jeunes et de moins jeunes, qui en paroisse réclament une catéchèse conforme au Magistère et une liturgie digne de ce nom, qui ne ferait que respecter la Constitution sur la Liturgie «Sacrosanctum Concilium» issue de Vatican II , se font mettre au ban de la société ecclésiale locale et sont contraints soit d’assister à des offices minimalistes mettant en danger la foi proclamée dans notre Credo, soit à faire des kilomètres pour enfin trouver une messe digne de ce nom et qui fera grandir en eux la foi. Sont-ils comme le lépreux qui se fait jeter par tout le monde sauf par le Christ ?
J’ai même lu sur Facebook il y a quelques jours les commentaires d’un catho “bien comme il faut” dire qu’il “préfère encore parler avec des orthodoxes qu’avec des intégristes de Saint Pie X” (sic). J’ai entendu il y a quelques mois une paroissienne parler de prêtres de la communauté St Martin qu’elle qualifiait d’intégristes… (euh… de traditionalistes, ‘scusez-moi !). Rien que le port du col romain cataloguait le prêtre comme intégriste il n’y a pas si longtemps. Maintenant, le port de la soutane de plus en plus fréquent est le “nouveau signe distinctif d’intégritude” sans chercher à voir que …ben non, ils ne sont pas si intégristes que ça, nos jeunes prêtres qui portent la soutane !
Comment peut-on se réclamer à cors et à cris de la miséricorde, de la tolérance et de je-ne-sais-quelle-ouverture-desprit lieu et prier pour l’unité des chrétiens, tout en balayant d’un revers de manche tout ceux qui seraient un peu trop “intégristes” ou “traditionalistes” pour nous ? Ou de l’autre côté jeter les autres parce qu’ils seraient trop “progros” à notre goût ? Ou encore parce que trop “chacha “ ? Comment peut-on dire d’aller “aux périphéries” et de mettre en place des actions « pour aller au-dehors » alors même que nous ne sommes parfois pas capable d’aller voir nos propres frères dans une même église ? En fin de compte, il y aurait ceux qui seraient fréquentables et ceux qui ne le seraient pas ? Quand on s’ouvre à l’autre, on le fait en totalité, non en dimension variable “à la tête du client”.
Certainement, parfois quelques “tradis” peuvent être un peu trop crispés et ont tendance à voir du modernisme partout même là où il n’y en a pas. Certainement, parfois quelques “progros” peuvent être trop crispés et ont tendance à voir du tradi partout, même là où il n’existe finalement qu’une demande claire du respect du Concile Vatican II. On se demande si les chrétiens finalement n’ont pas tendance parfois à être de ceux qui veulent chacun pour eux une part de la tunique du Christ. Et apposer des étiquettes sur d’autres chrétiens, c’est finalement un peu ça !
Et le breton dans tout ça ?
L’unité des chrétiens, c’est bien ; l’unité des cathos, ce serait déjà une bonne chose, nous l’avons vu plus haut. Soulevons aujourd’hui la question du breton.
[…]accueillir tout le monde, sans que ceux qui sont attachés à leurs racines ne soient relégués à la zone de compost.
Même si la situation s’améliore dans certaines paroisses, il n’en demeure pas moins que si tu es breton et que tu souhaites vivre ta foi en langue bretonne, ou au minimum chanter en breton, il faut t’accrocher. Ici on te dit que si tu veux du trilingue face à du monolingue, tu te fermes aux autres et tu fais du communautarisme (ah, l’argument béton !). Là, les excuses sont multiples pour éviter d’inclure nos cantiques ancestraux dans la liturgie : « on ne connaît pas » ou « les gens ne comprendront pas »… En bref, tout chanter en français c’est bien, mais du brezhoneg… comment dire…
Alors, si tu veux une messe en breton ou avec des cantiques en breton, soit tu dois faire des kilomètres, soit tu dois initier un travail de longue haleine pour convaincre les décideurs paroissiaux de l’intérêt de l’expression de la foi en langue bretonne.
Et c’est là que l’unité des chrétiens peut aussi se faire, non dans cette uniformité imposée mais en acceptant une inculturation qui peut à terme accueillir tout le monde, sans que ceux qui sont attachés à leurs racines ne soient relégués à la zone de compost.
Et si j’optais pour le breton à la messe ?
Comme il est toujours utile de proposer des pistes, reprenons cet article publié en 2016 sous la plume du rédac’chef :
Nous le disons régulièrement, il est essentiel d’enraciner l’annonce de l’Evangile dans la culture locale. Le Cardinal Daniélou, rappelant que « si l’unification de l’humanité consistait à créer une uniformité, elle serait la destruction d’une des choses les plus précieuses de l’humanité et qui est la richesses des différentes cultures » précisait qu’un « humanisme intégral est celui où l’Afrique, la Chine, l’Amérique et les anciens pays d’Europe apportent chacun et leur langue propre et leur culture propre et leur génie propre. ». Evidemment, la Bretagne aussi a sa langue et sa culture propres et un humanisme intégral nécessite donc de ne pas participer à l’éradication de la langue et de cette culture, mais d’en faire la promotion à la lumière de l’Evangile, comme le précise toujours le décret Ad Gentes (III, 22) : « …la vie chrétienne sera ajustée au génie et au caractère de chaque culture, les traditions particulières avec les qualités propres, éclairées de la lumière de l’Evangile, de chaque famille des peuples… ».
Mais comment, au niveau pratique, avancer en ce sens ? Suivant la note publiée en 2001 par la commission Langue & Culture Bretonne du Diocèse de Quimper et Léon, voici quelques pistes pour aider à vivre une foi enracinée dans notre culture propre. Il est ainsi proposé de :
– Introduire dans chaque assemblée, au minimum, une mélodie bretonne, accompagnée ou non d’un cantique breton. Dans un premier temps, cela serait souhaitable dans toutes les paroisses de Bretagne.
– Ajouter le Kyrie, le Sanctus et un refrain de prière universelle en breton. Pas compliqué à mettre en oeuvre, car il existe de nombreux airs simples en breton, aisés à reprendre par l’assemblée. Par ailleurs, il y a aussi la possibilité d’utiliser des airs connus en français, traduits en breton.
– Prévoir que l’ensemble des chants seront en breton, accompagnés de leur traduction. Ce qui revient souvent est que les gens ne comprennent pas ce qu’ils chantent. En fournissant la traduction, vous les aidez dans leur compréhension, tout en désamorçant cette excuse. Par ailleurs, ils apprennent ainsi la langue.
– Prévoir une lecture en breton, avec son résumé en français ; prévoir également des intentions de prière bilingues, ainsi que l’homélie. Il existe des ouvrages avec ces lectures en breton. N’hésitez pas à nous demander si vous avez du mal à les trouver.
– Célébrer toute la messe en breton, tout en tenant compte qu’il faut permettre à un non bretonnant de participer (et donc de s’ouvrir à cette culture bretonne et de la vie de foi e brezhoneg). Certaines paroisses proposent des livrets de messe rédigés de manière bilingue (avec la totalité des monitions, prières, etc… traduites). Une messe totalement en breton ne pose donc plus de problème de compréhension. Nous pouvons vous aider en ce sens.
Unités des chretients sans les bretons
L’eglise de france reste poliquement anti bretonne comme lors de la venue de Jean Paul 2 en Bretagne où les prêtres avaient été conseillés de ne pas y assister
Je m’etais a l’epoque opposé à mon curé et depuis ce jour conformément au Droit Canon Droit de l’Eglise je reste fort attaché à la Papauté ne reconnaissant plus l’Eglise de France
J’assiste seulement aux messes en breton, seule langue que j’utilise pour la prière
Ce jour transmission de la messe à Saint Nicolas à Nantes à coté du Château des Ducs de Bretagne en plusieurs langues mais sans le breton vraiment l’eglise de france est secte politique jacobine
Doue de pardonno
Feiz ha Breizh da viken
Dans les fondamentaux, il y a 3 relations à toujours chercher à restaurer : avec Dieu au travers l’église ; avec son prochain, français obtus y compris; avec la Création, dont les terres Bretonne avec ses habitants sont un bel exemple du pen-ar-bed aux vignobles nantais. On pourrait rajouter, restaurer la relation avec soi, avec son héritage personnel, avec son histoire. c’est relation à restaurer, c’est une dynamique de Paix et de Pardon. heureusement, nous sommes, chacun, en capacité d’accepter ou de refuser le pardon que nous recevons de Dieu. De cette capacité reçu, nous pouvons avancer, cheminer dans les pas du Christ.
Cher Yannig, nous pouvons prier pour vous, avec vous. Non, l’Eglise de France n’est pas ce que vous dites, et les histoires qui arrivent à vos oreilles n’ont que de valeurs … Et, ne vous privez pas des sacrements pour les raisons que vous avancez ! De la souffrance que nous vivons, que vous vivez, rapprochez-vous du mystère de Dieu, de la bonne nouvelle du salut. War raok !