Régulièrement, j’ai l’occasion d’avoir d’intéressants échanges de fond avec des jeunes et moins jeunes sur la question de la tolérance. C’est un mot à la mode, que beaucoup mettent à la bouche, mais qu’en est-il ?
Je n’aime pas ce mot qui ne reflète plus grand chose de bon aujourd’hui. Car bizarrement, les grands chantres de la tolérance font souvent preuve d’une intolérance chronique. Ils tolèrent l’autre tant qu’il ne les gêne pas dans leur structure de pensée ou dans leur vie.
A cette notion de tolérance je lui préfère la notion de respect. Pourquoi ?
Le fait de tolérer quelque chose, c’est – pour reprendre la définition du mot – admettre avec une certaine passivité, avec condescendance parfois, ce que l’on aurait le pouvoir d’interdire, le droit d’empêcher. Dans ce positionnement se déploie une certaine supériorité – parfois inconsciente – de la part de celui qui tolère face à celui qui est toléré, chose qui peut parfois aller jusqu’à l’ignorance de l’autre.
Le respect implique, même si l’on n’est pas d’accord avec notre interlocuteur, une acceptation de sa personne pour ce qu’elle est, dans son essence. Dans cette notion, il n’y a pas de supériorité de l’un et d’infériorité de l’autre, mais une certaine considération et le souci de ne pas heurter inutilement l’autre. Cette notion, basée sur la charité et la vérité de l’être, permet une relation vraie pouvant mener à un échange et à un enrichissement mutuel, permettant de grandir personnellement et par extension de faire grandir la société.
La tolérance, ne serait-ce pas le respect de la liberté d’autrui en matière d’opinion et de croyances, mais vidé de sa substance et dénaturé par un individualisme qui ne s’assume pas ? Je pose juste la question…
La tolérance n’est q’une idée de mai 68 pour accorder des libertés en face de la croyance en Dieu qui ouvre la vraie liberté.