Tad Kristof publie « Alors sonneront les clochers de Bretagne »

Amzer-lenn / Temps de lecture : 6 min

Le Père Christophe BOUDEREAUX (aka Tad Kristof) publie dans quelques jours aux Editions Ar Gedour un ouvrage d’une centaine de pages intitulé « Alors sonneront les clochers de Bretagne ». Préfacé et illustré par le Père Dominique de Lafforest (Keranforest), ce livre que j’ai eu le plaisir de postfacer se veut comme un souffle d’espérance, une invitation à réouvrir les portes, non seulement des églises, mais des cœurs. Avec une réelle approche pratico-pratique !

« Apprends-moi, ô mon Dieu, les mots qui réveillent un peuple, et j’irai, messager d’espérance, les dire à ma Bretagne endormie. » Ces mots de Yann-Ber Calloc’h, poète et soldat, mystique et breton, résonnent en moi avec une force singulière. Ils traduisent, mieux que je ne saurais le dire, le souffle qui anime les lignes de cet ouvrage et, plus largement, tout engagement pour la vie chrétienne en terre bretonne.

Car il ne s’agit pas ici d’un simple plaidoyer pour la sauvegarde d’un patrimoine religieux. Ce que ce livre révèle, au fil des pages et des méditations, c’est une conviction : la foi chrétienne n’a jamais déserté la Bretagne. Elle y demeure, parfois en veilleuse, parfois blessée, souvent silencieuse, mais jamais morte. Les chapelles oubliées, les croix plantées aux carrefours, les clochers dressés face à l’océan sont les témoins d’une présence — d’une Présence — qui attend, qui espère, qui veille.

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La Bretagne, cette terre de saints et de sources, est plus qu’un héritage : elle est un appel, une promesse. Non pas pour se replier sur elle-même dans un réflexe identitaire ou nostalgique, mais pour se tenir, comme un phare, à la proue de l’Occident, messagère d’une espérance plus forte que les vents contraires, fidèle à sa vocation de veilleuse au bord du monde.

Depuis les plateformes que j’ai fondées — Argedour.bzh et Kan-iliz.com — j’ai vu naître un profond désir : celui d’un peuple qui cherche, même confusément, à retrouver les chemins du sacré, à renouer avec cette foi qui a nourri les générations passées et façonné nos paysages, nos chants, nos langues. J’ai vu que sous les cendres, il reste des braises. Et il suffit parfois d’un souffle, d’un geste, d’un cantique, pour qu’une flamme se rallume. Par différents moyens, avec mes collaborateurs, j’ai voulu depuis des années offrir un espace où les trésors de la foi bretonne puissent être transmis, partagés, compris. Le présent ouvrage épouse cette même démarche : il éclaire les intuitions pastorales et liturgiques d’une Église ouverte à « tout passant », attentive au moindre frémissement d’âme, dans la pure tradition d’hospitalité spirituelle celtique. Il dit combien la beauté, le symbole, la liturgie, le chant, les odeurs, les gestes et les pierres peuvent toucher les cœurs, parfois à l’insu de ceux qui entrent dans une chapelle comme on entre dans un mystère.

Nous ne sauverons nos églises ni par des rapports, ni par des débats : mais par la prière qui s’y élève encore, même discrète. Par les cierges qui brûlent et les flammes qui vacillent. Par les mains qui bénissent. Par les enfants qui découvrent le silence et par les hommes et femmes, croyants ou non, qui perçoivent que, là, quelque chose les dépasse et les appelle. L’expérience de Relikaer Breizh, la valorisation des sacramentaux, la pastorale du « tout-passant » et la mise en beauté des lieux de culte ne sont pas des gadgets d’évangélisation ou des rustines culturelles. Elles sont l’une des réponses les plus profondes que nous puissions apporter à notre époque : enracinée, incarnée, sensible et ouverte.

Ce livre est de cet ordre-là : un souffle d’espérance, une invitation à réouvrir les portes, non seulement des églises, mais des cœurs. Il rappelle que la foi ne se transmet pas uniquement par des mots, mais par une atmosphère, une beauté, un accueil, une liturgie qui parle aux cinq sens, une présence réelle qui ne s’impose pas mais qui s’offre, humblement, sur la pierre d’un autel ou dans le silence d’un tabernacle.

Il ne s’agit pas de convertir à marche forcée. Il s’agit d’offrir, de témoigner, de laisser Dieu toucher ceux qui passent, parfois sans savoir ce qu’ils cherchent. Car le passant d’aujourd’hui peut être le pèlerin de demain, s’il trouve dans nos chapelles un signe, une paix, une parole qui réveille quelque chose en lui — ou quelqu’un.

A ceux qui pourraient penser que nos communautés chrétiennes sont moribondes, rassurons-les : l’Église en Bretagne ne mourra pas, car elle n’est pas une institution figée, mais un corps vivant. Même blessé, même fatigué, il vit. Et là où il y a des pierres priantes, des hommes debout, des mains qui bénissent, le Christ est là. Et là où le Christ est, il y a de l’avenir. Que cette Bretagne qui fut évangélisée par la mer et par les ermites, que cette Bretagne qui a donné tant de missionnaires au monde, retrouve la joie de porter l’Évangile dans sa langue, dans ses rites, dans sa culture, non pas comme une survivance folklorique, mais comme un sursaut. Que nos chapelles redeviennent des refuges de beauté, de silence, de prière. Que nos clochers sonnent non pour la mémoire, mais pour la mission.

Alors, vraiment, les clochers de Bretagne chanteront. Quand les clochers chantent vers le Ciel, ce n’est pas seulement du bronze qui vibre. C’est la mémoire d’un peuple, la foi d’une terre, le souffle de l’âme bretonne qui résonne, les mots que l’on dit au chevet d’une Armorique en sommeil.

Et si la nuit semble encore tomber sur l’Occident, la Bretagne, elle, regarde l’aube. Elle regarde vers l’Orient, vers Celui qui vient. Et elle attend, prête à veiller. Et nous, chrétiens bretons, nous savons que le Seigneur vient dans le vent de l’Esprit-Saint , dans la brume de nos vies, dans la lumière filtrée d’un vitrail, dans le bruissement d’une prière d’enfant.

Il nous reste à dire — à redire — ces mots qui réveillent un peuple. Les dire avec foi, avec audace, avec tendresse. Et les dire non seulement à la Bretagne endormie, mais au monde fatigué, comme le chant du veilleur au cœur de la nuit : Pedenn ar Gedour.

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  • 101 pages en format A6 – Prix 13€ + frais d’envoi 4€
  • Prix en précommande jusqu’au 15 juillet : 8€ frais d’envoi  + 4€ de port
  • ISBN : 978-2-9592921-1-8
  • Envoi à partir du 15 juillet 2025

Vous pourrez aussi retrouver ce livre directement auprès de Tad Kristof aux étapes du Tro Breiz du 28/07 au 01/08/2025, ainsi qu’à la Mission Relikaer Breizh du 20 au 25 juillet et du 3 au 9 août, en la chapelle St Gildas de Carnoët, près de la Vallée des Saints

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD". En 2024, il a également publié avec René Le Honzec la BD "L'histoire du Pèlerinage Militaire International".

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