Régulièrement paraissent sur AR GEDOUR des articles sur la toponymie bretonne, avec des lieux précis (cf rubrique « Toponymie »). Nous vous proposons aujourd’hui d’en savoir plus sur cette toponymie générale. En effet, Suite 101 a référencé un article très intéressant de Régis Brulez, et qui a toute sa place sur Ar Gedour.
La Bretagne se caractérise par des toponymes aux formes particulières liées à la langue bretonne. Quels sont ses principaux aspects ?
Comme la plupart des toponymes, les noms de lieux bretons sont tirés de domaines comme la religion, les éléments naturels et les activités humaines.
Les toponymes liés à la religion
Les noms de lieux d’origine religieuse sont très répandus en Bretagne. Le radical –plou « paroisse primitive » (Ve-VIIe siècle) caractérise le nord du Finistère et l’ouest des côtes d’Armor comme par exemple Plouhinec (Finistère). Le radical peut prendre différentes formes : -plo tel Ploërmel (Morbihan), -plu comme Pluvigner (Finistère), -plé dans Plérin (Côtes d’Armor), -pleu avec, par exemple, Pleucadeuc (Morbihan). Gwik devenu –gui, fréquent dans le Finistère, désigne le chef lieu paroissial comme par exemple Guimaëc « bourg de Saint-Maeoc ». Lann « ermitage » s’emploie souvent avec un nom de saint tel Lannédern (Finistère) « ermitage de Saint- Édern ». Croaz « croix » se retrouve dans quelques toponymes comme Le Croizic (Loire-Atlantique) de même qu’ iliz « église » comme dans Kernilis « village de l’église » dans le Finistère.
Les toponymes liés en rapport avec les éléments naturels
Comme pour la plupart des toponymes, ceux exprimant l’eau, les particularités du relief et la végétation sont extrêmement courants . Aven « rivière » se retrouve dans beaucoup de noms de lieux bretons comme Pont-Aven (Finistère). Quimper ou Quimperlé (Finistère) viennent de Kemper signifiant « confluent ». Poul « mare » ou « trou » forme, entre autres, Paimpol (Côtes d’Armor) avec le suffixe penn « tête ». Brest (Finistère) vient du breton bré « mont » auquel on a ajouté le suffixe –st. Killi et celli « bois » ou « bosquet » ont constitué plusieurs toponymes comme Penguilly (Côtes d’Armor). De même koad ou koed « bois » et ses variantes goat, goad, hoat, hoad ont donné par exemple Huelgoat (Finistère) qui signifie « haut bois » avec le préfixe huel.
Les toponymes exprimant les activités humaines
Ti ou ty « maison » est courant en Bretagne tel Ty Meur « grande maison » à Poullaouen (Finistère) ou Tymen « maison de pierre » à Séglien (Morbihan). Tré, qui signifie village ou domaine, apparaît souvent comme radical de composés avec un patronyme comme Trédaniel (Côtes d’Armor) ou avec un nom commun comme Trégastel (Côtes d’Armor) avec kastell « château ». Enfin, Ker « hameau » compose de multiples toponymes bretons. Il forme tant des composés avec un nom commun comme Kerfeuten à Quimper avec feunten « fontaine » ou un patronyme comme Kerflisse à Herbignac (Loire-Atlantique) « hameau de Félix ».