Tandis que les organisateurs du grand pardon de St Yves à Tréguier avaient travaillé étroitement avec la sous-préfecture de Lannion pour organiser un pardon tenant compte des restrictions sanitaires, et que la procession avait donc été actée, la préfecture de Saint-Brieuc a interdit cette procession à quelques jours de l’événement. L’abbé Guillaume Caous, recteur de la cathédrale, est stupéfait : « La procession n’est pas annulée, moi je n’annule rien : elle est interdite par la préfecture ! » lance-t-il à nos confrères d’Ouest-France. Cette décision lui paraît d’autant plus incompréhensible que le défilé du 1er mai a été autorisé.
« Il y a un arrêté qui stipule que les rassemblements sont interdits sur la voie publique hors cortèges, manifestations, cérémonies funéraires… Une procession ce n’est pas un cortège ? » interroge-t-il.
Un « deux poids deux mesures » qui semble injustifiable d’autant que la procession était prévue sous un format a minima et avec un protocole sanitaire strict : le public ne se joignait pas à la procession, uniquement constituée de délégués et porteurs de bannières par groupes de 6… espacés de 100 mètres. L’incompréhension et la colère pointe chez les catholiques bretons et les fidèles de ce grand pardon.
Cette année encore, le pardon ne se limitera donc qu’aux cérémonies à l’intérieur de la cathédrale : la messe à 10 h et le chapelet et les vêpres à partir de 15 h 30.
Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique installé à Paris, qui devait présider le pardon, ne viendra finalement pas, comme nous vous l’annoncions il y a quelques jours. Mgr Denis Moutel, évêque de St-Brieuc & Tréguier le remplacera. Seulement 250 personnes, triées sur le volet, pourront suivre les cérémonies à l’intérieur de l’édifice: les porteurs de bannières et de croix de chacun des 27 clochers, une délégation de douze avocats et une délégation de six hommes politiques. La messe sera retransmise par internet sur la chaîne Youtube de la paroisse Saint-Tugdual.
Quelle est la différence entre un grand pardon et un pardon ? Le premier, c’est que les pèlerins affluent de partout contrairement à un pardon plus local. La dévotion populaire commence par une dévotion individuelle. Une procession, c’est cet ensemble d’individuels (avec ou sans bannières) qui forment un cortège. Chaque individuel qui se rendrait à Tréguier ce week-end pour vénérer St Yves et donc exerçant sa liberté de culte (liberté fondamentale, rappelons-le) sera-t-il mis à l’index républicain ou sommé de faire demi-tour ?
En attendant, l’Abbé Caous interpelle les pèlerins dans son édito de mai (Mouezh Sant Tugdual n° 137, mai 2021 ): « puisque ce sera a minima comme l’an dernier, nous pouvons essayer de savoir comment personnellement nous pourrions faire honneur au ciel autrement. Ce sera peut-être en assumant personnellement notre dévotion et en décorant nos maisons bien sûr, mais surtout en essayant d’être meilleurs, de grandir par une vie plus belle, plus ouverte aux autres, afin qu’à la communion des saints du ciel puisse répondre aussi la joyeuse fraternité de ce monde. Les chrétiens y sont attendus comme les artisans de cette communion que Jésus est venu inaugurer. Sa puissance de résurrection nous permet d’envisager les changements qui s’imposent pour que la solidarité des enfants de Dieu soit bien réelle dès ici-bas, en attendant de pouvoir rejoindre saint Yves et la sainte Vierge Marie dans notre vraie patrie ».
Encore des décisions pour éradiquer notre Foi et notre culture…. Comme quoi, la Bretagne a tout perdu lorsqu’elle a été annexée à cette France devenue république dont les fondements sont basés sur des crimes contre l’humanité (cf génocide vendéen et breton).
Puisque on porte le chef de saint Yves en procession, ça pourrait être assimilé à un cortège funéraire !
C’est très bien de s’indigner Monsieur l’abbé mais ce serait encore mieux d’attaquer la décision du préfet devant le tribunal administratif ! C’est certainement ce qu’aurait fait les musulmans s’ils avaient du subir une pareille décision. Ce pouvoir est fort avec les faibles et faibles avec les forts. Malheureusement notre clergé se conduit en « faibles ».
Comme « l’église qui est en France » a obtempéré dès les premières restrictions – et même un peu plus – on ne voit pas comment poser aujourd’hui un acte de résistance à l’occasion de cette fête majeure pour Breizh qu’est le Pardon de Saint Yves. Sauf en décidant qu’il s’agit de notre droit en tant que catholiques et Bretons. Et en agissant en conséquence.