Alors que la date de sortie de son nouvel album approche à grand pas (26 octobre), Alan Stivell vient de mettre en ligne trois titres supplémentaires, extraits de l’opus Human~Kelt qui en contiendra vingt. Après A-hed an noz et Son ar chistr, vous pouvez découvrir :
- Com Una Gran Orquestra / Ideas (Feat. Francis Cabrel, Claude Sicre, Lea Antona, OSB)
- BZHg [ Emadvesk / Self-Remix] (Feat. Bob Geldof)
- Reflets, Adskedoù, Reflections (Feat. Murray Head, Robert Le Gall)
Com Una Gran Orquestra est un titre qu’Alan Stivell avait enregistré sur un disque de Carlos Nuñez sous le titre Noite peicha (album Un galicien en Bretagne). Cette fois, porté par l’Orchestre Symphonique de Bretagne, il le chante en breton et en catalan, ceci grâce à l’adaptation de la faouëtaise d’origine catalane Immaculada Fabregas. Ce titre est sublimé par la très belle voix de la jeune chanteuse corse Lea Antona. Le barde breton confie à cette occasion sur les réseaux sociaux : « je trouve moins utopique de prôner une fraternité des peuples, telle une symphonie, plutôt que de laisser les nations-états s’occuper de tout ».
C’est donc avec évidence qu’il a lié ce titre avec Ideas, extrait de l’album Terre des Vivants, ici en occitan, deuxième langue de l’Hexagone. Cette reprise actualisée d’Ideas, très électro, est intéressante et le duo avec Francis Cabrel et Claude Sicre donne un rendu qui surprend au premier abord mais se laisse écouter avec plaisir. Nous vous laissons le soin de découvrir le texte.
Bzhg, diminutif de brezhoneg qui sert de hashtag sur Twitter, est un remix de Brezhoneg ‘raok (album Chemins de terre). Il sert d’introduction au titre revisité sous le même titre Brezhoneg ‘raok.
Enfin, le troisième titre livré est une version revisitée de Reflets, titre de l’album éponyme sorti en 1970. A la base cette chanson était uniquement en français, poème de déploration et d’incompréhension, de regrets d’une terre humiliée qui court à la fin du monde. Un texte toujours d’actualité, en quelque sorte, au moment même où la fonte du permafrost dessine peu à peu un avenir de larmes en fleuves, et que la course effrénée de l’homme moderne – vers le néant ou l’affrontement mutuel – met l’humanité et la planète en péril.
« Reflets sur l’eau…. Reflets d’un monde enseveli par l’orgueil de l’homme. L’homme enseveli par les souffrances qu’il a lui-même accumulées. Tout cela est déjà arrivé : la ville d’Ys, l’Atlantide, le Déluge en sont les souvenirs ou les symboles. L’Apocalypse nucléaire menace à nouveau. A un certain degré de puissance technique, la loi du plus fort n’est plus viable, pas même pour ses partisans, elle appelle la catastrophe universelle. Le respect de l’homme pour l’homme : tout est là »
— Alan Stivell, dans album n°1, Ed. Intersong Tutti (cité par P. Durand, 1976, p.116)
Ce titre très actuel prend une dimension internationale en n’étant plus seulement chanté en français, mais aussi en anglais, avec une introduction en breton, et pour lequel Alan est accompagné d’un excellent duo d’invités formé de l’un de ses anciens musiciens Robert Le Gall et un Murray Head efficace. Alan Stivell précise à propos de ce titre que « Reflets est une question: ou nous faisons l’effort du respect (je ne dis pas que nous y arrivons totalement), respect des autres, respect de la planète ; ou nos progrès techniques et la nature se vengeront de nous. »
Le disque sera disponible, en CD et double-vinyle, chez World Village (label de PIAS) et produit par Keltia III. D’ores et déjà, pré-commandez l’album en cliquant sur ce lien partenaire.