Un prêtre vous répond : “Aller à la messe est-il une obligation ?”

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Une nouvelle rubrique a vu le jour sur AR GEDOUR sous le titre « Un prêtre vous répond / Respont a ra ur beleg deoc’h » : il suffit à nos lecteurs de nous poser une question, et Tad Kristof, prêtre ayant nouvellement intégré l’équipe de rédacteurs, y répond. Parfois, d’autres prêtres sont sollicités pour répondre à vos questions. Seul votre prénom (ou pseudonyme) apparaît sur la réponse, de manière à garder votre anonymat.

Tad Kristof, une eucharistie était proposée dans la chapelle de notre quartier en semaine à une heure où je ne pouvais pas me libérer car je devais aller chercher mes enfants en ville et les conduire à leur activité sportive. Suis-je fautive ? La messe est-elle une obligation ? Déjà que j’ai du mal à y aller le dimanche, il faut dire que les messes sont célébrées loin et jamais au même endroit, mais là c’était juste à côté.

En un court propos, Gwendoline, vous posez la question de la « pratique religieuse » et de l’assiduité à la messe. 

C’est un commandement de Jésus que de « faire cela (la partage du pain et du vin) en mémoire … » de Lui. St Jean, dans son Evangile (Chap14, les pèlerins d’Emmaüs), nous montre que le Ressuscité se fait reconnaitre à la fraction du pain. C’est pourquoi il va de soi pour le chrétien que se rendre à l’Eucharistie, la messe, est un devoir, un devoir d’amour, une obligation vitale, comme il est obligatoire de manger, boire et respirer pour être vivant et le demeurer. Soyons claire, le catholique ne peut, en aucun cas, être non pratiquant ! Au pire sera-t-il peu pratiquant et aussi, trop souvent, mal pratiquant. Le profit spirituel de la messe dépendant de la piété et de la disponibilité en esprit comme en dignité – pour ne pas dire sainteté. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est recommandé de se confesser des péchés graves avant de communier. Ne pas aller à la messe au moins une fois par mois en moyenne relève de l’obstinée désinvolture envers Dieu. Heureux de profiter de jours fériés, ponts ou vacances grâce aux fêtes religieuses, n’est-ce pas légitime de remercier Dieu pour ces jours-là ?

Tentons un point rapide : entre Pâques, le cœur de notre Foi et donc sa plus grande Fête avec ses effets immédiats : l’Ascension et la Pentecôte mais aussi sa préparation à commencer par le mercredi des cendres ainsi que le Triduum Pascal, précédé du dimanche des Rameaux. Huit rendez-vous structurants du mystère du Salut auxquels s’ajoutent les grandes fêtes de Noël, si populaire, l’Assomption de la Vierge-Marie, au 15 août, et la Toussaint. Nous voici à onze occasions d’aller à la messe. En vacances, en famille, se décider à aller à la messe sans autre motif que se prouver son désir d’aller voir le Christ en son eucharistie et voici que la moyenne d’une messe par mois est atteinte. C’est peu, avouons-le mais déjà mieux qu’avant. La vie procurera d’autres invitations joyeuses ou dans la peine entre mariage, deuil ou baptême et sans effort le « challenge » est dépassé. En 5 mots concluons : « Ne pas pratiquer c’est s’obstiner ! »  Mais en semaine, lorsque le padré célèbre la messe, dois-je y aller ?

Si vous pouvez c’est bien en effet mais à chacun sa vocation. Avec vous ou seul, votre aumônier intercède pour vous à l’autel.  Or si vous ne pouvez le rejoindre par « obligation de service » ou de par vos obligations de vie, c’est ce qu’on appelle le devoir d’Etat, n’oubliez pas que le Pain ainsi que le Vin donné par Dieu pour se rendre présent sont aussi le fruit du travail des hommes. Autrement dit le prêtre s’il célèbre le fait en communion avec ceux qui sont à leur tâche.

Ne pas se rendre à la messe en semaine par obligation est donc normal pour le laïc empêché.

Reste le débat sur le « style » du prêtre, sa manière de célébrer, de prêcher, …. N’oublions pas que c’est le Seigneur qui se fait reconnaitre et il le fait souvent dans le pauvre, fut-il prêtre.  Ne nous attachons pas aux apparences, elles sont si souvent pauvres, trompeuses. Elles passeront. Mais ce qu’elles signifient, ce à quoi elles renvoient avec leurs limites, cela ne passera jamais ! Le Christ hier, aujourd’hui et demain !

JE POSE MA QUESTION A TAD KRISTOF : 

(vous n’êtes pas obligé de mettre votre nom : un prénom ou un pseudonyme peuvent suffire)

    Votre nom / Hoc'h anv (obligatoire / endalc'hus)

    Votre email / Ho postel (obligatoire / endalc'hus)

    Sujet / Danvez

    Votre message / Ho kemennad

    ATTENTION : les messages que vous envoyez à cette adresse sont consultés par le directeur de publication d’Ar Gedour et / ou le webmaster, avant d’être envoyés à Tad Kristof. Si vous souhaitez évoquer des questions plus personnelles avec un prêtre nous vous invitons à entrer en contact avec le recteur de votre paroisse.

    À propos du rédacteur Tad Kristof

    Tad Kristof a été ordonné prêtre en juin 2000. Il a exercé notamment en Afrique où il a créé "Tud a Vreizh" à Libreville. Passionné par la Bretagne, il contribuera à la dimension spirituelle d'Ar Gedour en répondant aux questions qui lui seront posées.

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    2 Commentaires

    1. “voici que la moyenne d’une messe par mois est atteinte”
      Je m’étonne qu’il ne soit pas rappelé le commandement de Dieu “tu sanctifieras le jour du Seigneur” et donc l’obligation de se rendre à la messe tous les dimanches, sauf empêchement grave -par exemple maladie- (ce qui n’empêche pas de sanctifier e jour d’une autre façon)…

    2. Quand j’ai recommencé à “pratiquer” comme l’on dit populairement, voici plusieurs décennies, alors que j’étais dans le mitan de l’existence et noyé dans la grande ville, j’ entrepris d’abord de m’exercer à cette nouveauté sur un rythme doux (question de tempérament?) c’est-à-dire une fois tous les quinze jours.

      Au bout de quelques mois, je me rendis compte que celà ne suffisait pas, et j’optais pour une messe hebdomadaire (samedi soir ou dimanche matin ou soir, selon les possibilités et disponibilités).

      Je n’ai jamais compris pourquoi l’on parle d’obligation!

      Ce témoignage pour bien indiquer que Dieu ne force jamais quiconque. En tout cas, selon mon expérience.

      Celà dit, aujourd’hui, je dois avouer qu’il m’est parfois difficile de supporter certaines homélies incolores, inodores et sans saveur. Bref, des homélies autant dévitalisantes que revitalisantes. Mais bon!

      A chacun(e) de chercher et trouver une manière de se maintenir vivant(e) dans la foi. Dans les petits instants du quotidien, comme dans les temps liturgiques.

      Je n’y vois pas d’obligation, j’y vois une nécessité. A peine de s’asphyxier.

      Bezañ splujet er Feiz koulz hag inhalañ a zo ret d’an den a fell dezhañ bevañ.

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