Une nouvelle rubrique a vu le jour sur AR GEDOUR sous le titre « Un prêtre vous répond / Respont a ra ur beleg deoc’h » : il suffit à nos lecteurs de nous poser une question, et Tad Kristof, prêtre ayant nouvellement intégré l’équipe de rédacteurs, y répond. Parfois, d’autres prêtres sont sollicités pour répondre à vos questions. Seul votre prénom (ou pseudonyme) apparaît sur la réponse, de manière à garder votre anonymat.
Tad Kristof, discutant avec un pardonneur à l’occasion du pardon de la petite chapelle près de chez moi, je m’étonnais qu’il ait préféré célébrer la messe sur une petite table de camping, bloquant ainsi le choeur coincé entre la table de communion et le maître-autel de pierre massif, encore doté de sa pierre, et surmonté d’un plaisant vitrail.
Ce dernier, prêtre en vacances, d’une cinquantaine d’années, m’avoua convenir de mes arguments mais ne pas savoir célébrer « fesses au peuple ».
Que pouvais-je répondre ?
Cher(e) interrogateur (trice),
Que répondre en effet ? Il me semble que si la seule raison pour laquelle mon frère dans le sacerdoce ne célèbre pas dos au peuple est qu’il n’a pas appris. Il lui suffit de s’y risquer.
Pour ce faire, je lui propose la schéma suivant :
COMMENT ON DOIT CELEBRER SI L’ON EST « FACE À DIEU »
Si l’autel n’est pas tourné vers les fidèles, il est nécessaire, pour le moins recommandé, d’avoir :
- un ambon pour les lectures ;
- un pupitre au siège du célébrant ;
Au tout début de la messe, le prêtre monte à l’autel pour le vénérer d’un baiser puis gagne son siège, le missel étant sur le pupitre, il commence la messe : signe de croix, salutations, etc.
Les lectures et l’homélie ont lieu à l’ambon.
A/ Après la liturgie de la Parole, après l’homélie ou le cas échéant après le Credo et la prière universelle, le prêtre monte à l’autel pour l’offertoire.
Il se tourne vers l’assemblée pour dire : « Prions ensemble … » puis, face à Dieu, dit la prière sur les offrandes.
Le Prêtre ne se retourne pas pour le dialogue avant la préface (« Le Seigneur soit avec vous … élevons le notre cœur … »).
La Prière Eucharistique est dite entièrement face à Dieu.
A l’élévation, le prêtre veille à élever l’Hostie puis le calice assez haut pour que les fidèles puissent voir les espèces consacrées. Mais cette élévation est faite devant le Seigneur en présentation de ses propres dons.
Le Notre Père est, bien sûr, dit face à Dieu, y compris la phrase invitatoire : « comme nous l’avons appris du Sauveur … », ainsi que les deux prières suivantes : « Délivre-nous de tout mal, … », « Seigneur Jésus-Christ, tu as dit à tes apôtres : … », qui s’adressent à Dieu.
B/ Le prêtre se retourne vers les fidèles pour dire : « Que la paix du Seigneur soit toujours avec-vous ».
C/ Le prêtre se retourne de nouveau vers les fidèles pour dire en tenant la grande hostie au dessus de la patène : Heureux les invités … » et reste tourné vers eux jusqu’à la fin de : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir (…) et je serai guéri. »
D/ Enfin le prêtre dit la prière après la communion face à Dieu puis se retourne pour dire : « Le Seigneur soit avec vous » et reste face au peuple jusqu’à la bénédiction et le renvoi.
E/ Pour terminer, le prêtre vénère l’autel comme au début de la messe puis s’en retourne à la sacristie, à moins qu’il y ait un autre mouvement paraliturgique.
D-E’/ S’il n’y a pas de bénédiction et d’envoi, pour une procession par exemple, le prêtre vénère toujours l’autel après avoir dit la prière d’après la communion, avant de rejoindre sa place.
De là des consignes peuvent être données et le prêtre peut revêtir un vêtement plus adapté telle la chape.
Pratiquement :
La façon de se retourner :
Elle consiste en demi-tour par la droite soit pour se mettre face au Peuple, soit pour être face à Dieu.
Mais à l’ « Orate fratres … » (« Prions ensemble, …. »), le prêtre fait un tour complet afin de se retrouver face au missel placé à gauche du corporal ; tel est l’usage immémorial.
Quand le prêtre se retourne pour dire : « Que la paix du Seigneur … », il le fait en se décalant un peu vers la gauche de l’autel afin de ne pas tourner le dos aux saintes espèces qui sont sur l’autel.
Je partage, moi qui ne connais que le rit Paul VI, votre sensibilité quant à ne pas substituer un maître autel contre une vulgaire table. A quoi bon, pour le prêtre vénérer ce qui sert d’autel pour une fois ?
Un pardon, mérite une solennisation où l’encensement a toute sa pertinence cette pratique autour d’une table de camping ou remisée dans un jardin, quand ce n’est pas une place sur deux tréteaux, ne convient pas.
Merci d’aider les prêtres à oser s’adapter à l’espace liturgique et ne plus se sacrifier au bricolage où la noblesse de la liturgie se voit sacrifiée au nom de je ne sais quelle soi-disant modernité.
JE POSE MA QUESTION A TAD KRISTOF :
(vous n’êtes pas obligé de mettre votre nom : un prénom ou un pseudonyme peuvent suffire)
ATTENTION : les messages que vous envoyez à cette adresse sont consultés par le directeur de publication d’Ar Gedour et / ou le webmaster, avant d’être envoyés à Tad Kristof. Si vous souhaitez évoquer des questions plus personnelles avec un prêtre nous vous invitons à entrer en contact avec le recteur de votre paroisse.