Une plaque pour les 220 ans de la mort de l’abbé Pierre Nourry, auteur du « Pe trouz war an douar »

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

Le 8 décembre prochain, c’est l’ouverture officielle de Notre-Dame de Paris, mais dans le diocèse de Vannes, un autre événement existe qui passera certainement plus inaperçu : le 220ème anniversaire de la mort de Pierre Nourry, qui a lieu cette année. A cette occasion, une plaque commémorative bilingue sera inaugurée à la stèle de Kerglerec (son village natal) en Lauzach, une initiative du maire et du conseil municipal, de la paroisse, des acteurs locaux et de l’association Andon.

L’abbé Pierre Nourry, né à Lauzach/Lozag, en pays de Questembert-Muzillac, en 1743 et décédé en 1804, fut recteur de Bignan, dans le diocèse de Vannes. Il fut aussi auteur et traducteur de langue bretonne, maire de Bignan et co-fondateur de la congrégation des soeurs de Jésus / Kermaria.

Le prêtre exilé

Lors de la Révolution Française, il dut partir en exil en Espagne où il survit en étant précepteur et professeur de français. Il reste alors en lien avec ses paroissiens en leur écrivant. On retiendra notamment la magnifique lettre en vers qui est devenue ensuite une chanson : ar beleg forbanet / le prêtre exilé, qu’on retrouve dans le Barzaz Breizh. Lors de son retour en Bretagne à la faveur du Concordat entre le Saint-Siège et Bonaparte, il est nommé archiprêtre de la cathédrale de Vannes, mais meurt peu après.

Auteur d’un Noël breton très connu

Il est aussi l’auteur du chant de Noël très connu « Pe trouz ‘zo ar an douar » qui aurait également été écrit lorsqu’il était en Espagne. Ce chant très populaire a dépassé les frontières du Pays Vannetais. Vous pouvez retrouver la partition de ce cantique sur le site Kan Iliz. Il serait souhaitable que toutes les paroisses du vannetais puissent, marquant ainsi le 220ème anniversaire de la mort de l’abbé Pierre Nourry, intégrer ce chant de Noël au répertoire sacré des messes du 24 et 25 décembre.

Nous invitons donc tous nos lecteurs à le rappeler aux recteurs de leurs paroisses et aux animateurs, et faire en sorte qu’un maximum de paroisses puissent le chanter, et ainsi le perpétuer. Notons qu’en 2022, grâce à l’un de nos collaborateurs qui avait offert notre ouvrage KANTIKOU NEDELEG au chef de choeur de la musique de la Légion Etrangère, le Pe trouz avait été programmé dans leur tournée de Noël en Bretagne. L’an passé, les militaires l’ont interprété lors d’une messe de Noël télévisée.

 

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD". En 2024, il a également publié avec René Le Honzec la BD "L'histoire du Pèlerinage Militaire International".

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Un commentaire

  1. En plus de « Péh trouz ‘zo ar en douar » et de « Er béleg forbanet » il écrivit aussi un autre cantique moins connu : « O na hiret un noz », chant de communion qui n’a hélas pas été repris dans le livr kanenneu de 1922, ainsi qu’une histoire sainte en breton en deux tomes (Ancien et Nouveau Testament) qui n’a jamais été publiée ainsi qu’une tragédie en breton en vers « Issac » méditation sur le sacrifice d’Abraham adaptée d’une pièce italienne « Il sacrifizio d’Abrahamo » qui est aussi restée à l’état de manuscrit.
    En 1821 furent publiés deux de ses ouvrages : « Science er Salvedigeah » (la science du Salut) commentaire du catéchisme questions-réponses. et « Pratiqueu devot ha méditasioneu » (pratiques dévotes et méditations) adaptation de « pratiques de dévotions » du P.Bourhous.

    En plus de ses talents de pasteur et d’écrivain, c’était aussi un architecte de talent.
    Il fut formé dans cette discipline lors de ses études par les PP. Jésuites du collège saint Yves de Vannes, avant que ceux-ci ne soient explusés du royaume de France (1764)
    C’est lui qui dessina les plans de l’église actuelle de sa paroisse de Bignan.
    La première pierre en fut posée en 1787, les travaux furent interrompus pendant plus de 20 ans, et quand il revint d’exil en 1801, il célébra la messe dans le chantier abandonné.
    Le chantier reprit après sa mort sous l’impusion de son neveu, l’abbé Largouet, et son église, construite sur ses plans ne fut terminée qu’en 1858. Hélas, par souci d’économie, la flèche qu’il avait prévue ne fut pas construite, remplacée par une flèche plus modeste et moins solide. Elle s’effondrera à la suite d’une tempête en 1877 causant de gros dommages au reste de l’édifice et ne fut jamais reconstruite, ce qui donne de nos jour un air inachevé à l’édifice.
    Le corps de l’abbé y fut solennellement inhumé en 1905 et recouvert d’un beau gisant de granite.
    Outre Bignan, Noury dessina aussi les plans des églises de Guénin, de Guern, le remaniement de celle de Berné, les flèches de Naizin et de Pluvigner, et surtout le splendide porche nord de l’église saint Cornély de Carnac, construit lors du début des persécutions de la Révolution,surmonté d’un baldaquin en forme de couronne. Selon la tradition, les fûts de colonnes ont été taillés dans d’anciens menhirs.
    L’abbé Noury, lors de son long exil en Espagne et au Portugal gagna d’ailleurs sa vie en donnant des leçons de français et d’architechture.

    Lorsque vous passerez devant l’une de ces églises, ayez une pensée et une prière pour ce saint prêtre : pasteur, poète et architecte, toujours au service au fidèles du diocèse de Vannes et surtout à ses paroissiens de Bignan.
    Son style académique et classique fut tempéré par sa connaissance de la piété populaire bretonne et s’harmonise toujours parfaitement dans la continuité des édifices antérieurs, si bien que seul l’oeil exercé reconnaît son apport.

    En 1978, François Marquer (Erlannic de son nom de plume, 1913-1997, frère de l’abbé Job Marquer, ancien aumônier de la Marine, qui célébra pendant des décennies des messes en breton dans tout le diocèse de Vannes) lui dédia une belle biographie.

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