Saints bretons à découvrir

[VANNES] Ce dimanche a eu lieu une procession du Saint Sacrement et la bénédiction de la Ville de Vannes

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Dans de nombreuses paroisses, les prêtres avaient bousculé leurs agendas de manière à démultiplier les messes qui étaient limitées à 100 personnes, conformément aux dernières directives. Mais suite à l’annonce du premier ministre hier soir, l’interdiction de messes publiques s’est étendue à l’ensemble du territoire. Avec un zèle apostolique, les messes diffusées en direct sur les réseaux sociaux, invitations à la prière, et autres initiatives fleurissent pour demander à Dieu la fin de cette épidémie. Nous n’avons pas encore vu, comme l’ont fait nos aïeux, des processions comme ce qui fut fait en 1130 à Paris ou en 1696 à Pontivy.

Sainte Geneviève et le mal des ardents

Cette année là une terrible épidémie du « mal des ardents » ravagea Paris et une partie de la France, où elle fit des milliers de victimes.  Le mal des ardents, nommé également feu Saint-Antoine ou  aussi feu sacré) est plus couramment appelé de nos jours ergotisme : il est en effet dû à l’ingestion de farines contaminées par l’ergot de seigle.

Pour conjurer le fléau, l’évêque de Paris ordonna des jeûnes et des prières publiques, puis il demanda que l’on transportât les malades sur le chemin de la procession solennelle qu’il conduirait depuis la basilique Sainte-Geneviève (ancienne basilique des Saints Apôtres construite par Clovis à la demande de Sainte Geneviève, où sainte Geneviève avait été enterrée et dont le nom avait fini par supplanter celui des Apôtres) jusqu’à Notre-Dame : c’était le 26 novembre. Les malades qui touchèrent la châsse furent immédiatement guéris et, de tous ceux qui étaient à Paris, les chroniques du temps nous disent que seuls trois sceptiques moururent. Ensuite le mal commença à décroître rapidement et disparut.

A Pontivy, Notre-Dame de Joie stoppe l’épidémie

En Bretagne, nous avons aussi eu des événements similaires (Pontivy, Elliant, Quimper, Brest…). Nous avons déjà évoqué l’épidémie de Pontivy. En 1696, l’abbé Claude Marquet alors recteur de la paroisse de Pontivy, fit un voeu à la Vierge Marie, stoppant une épidémie qui décimait la population depuis 1690. Après que la population se soit sans succès adressée à Saint Ivy, le recteur se tourna vers Notre-Dame de Joie dont la statue se trouvait à la chapelle du Gohazé, en Saint-Thuriau. Pontivy était – selon Ogée – encore une trève de Cohazé. Elle passa sous le Concordat dans la paroisse de Saint-Thuriau. Le recteur organisa une procession solennelle en son honneur et promit, si son voeu était exaucé, de renouveler la procession tous les ans et de consacrer à Notre-Dame de Joie une lampe d’argent, qui resterait perpétuellement allumée. Et l’épidémie cessa. C’est cet épisode qui a incité Mgr Centène, évêque de Vannes, à célébrer la messe le 8 mars dernier et à adresser une supplique à la Vierge Marie.

En 2020, des invitations au jeûne et à la prière sont bien là. Mgr Centène dans un communiqué du 15 mars, a ainsi indiqué que, selon l’opportunité, le Saint Sacrement sera exposé, un chapelet perpétuel ou la laus perennis (récitation continue et intégrale du psautier dans laquelle les participants peuvent se relayer) pourront être proposés. A ce jour, pas de procession publique cependant, mais à Vannes, l’abbé Amaury Brillet -officiant en la paroisse Saint-Patern – a fait hier une procession puis a béni la ville de Vannes avec le Saint  Sacrement. Des initiatives similaires ont eu lieu en Italie. Et il est probable que d’autres embraient le pas.

Pour reprendre le communiqué du diocèse de Vannes, si nous les vivons dans un esprit surnaturel, les temps d’épreuve et le dépouillement qu’ils entrainent sont toujours une occasion de conversion, de relecture, de retour à l’essentiel. Que ceux que nous traversons, ensemble, aujourd’hui, nous permettent d’approfondir toujours davantage notre foi et notre intériorité. Qu’ils nous permettent aussi d’élargir le champ de notre charité fraternelle pour que nos communautés, renouvelées et purifiées par les épreuves, soient désormais bâties sur le Roc.

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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Un commentaire

  1. Les prophéties de Marie JUlie se réalisent….N’en déplaise aux sceptiques…C’est le premier avertissement. Puis:

    1941 + 80 = 2021 à 1941 + 84 = 2025…

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