dimanche de l'Avent

1° dimanche de l’Avent à Quistinic

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

dimanche de l'Avent

Au fil de ses pérégrinations, Yves Daniel nous partage ses découvertes et ses impressions. En ce 1er dimanche de l’Avent, il s’est rendu à Quistinic, ce petit bourg du Diocèse de Vannes.

Avent et non pas avant : « advenientus » et non « ante »

En voici l’antienne, chantée en latin par l’excellente chorale paroissiale que ne renierait pas son précédent pasteur qu’était l’abbé Marcel Blanchard, de haute et sainte mémoire :

R/ Rorate Cæli desuper, et nubes pluant justum.

  1. Ne irascaris Domine, ne ultra memineris iniquitatis.
    ecce civitas sancti facta est deserta,
    Sion deserta est, Jerusalem desolata est,
    domus sanctificationis tuae et gloriae tuae,
    ubi laudaverunt te patres nostri.

Cieux, épanchez-vous là-haut et que les nuages déversent la justice (Is 45, 8a) Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne te remémore pas trop les iniquités : voici que la cité est déserte de tes saintes actions, Sion est déserte de toute action et Jérusalem en pleurs : la maison de ta sanctification et de ta gloire où nos pères chantaient tes louanges

Voici (pour les dimanches suivant de l’Avent ….) la suite de ce magnifique chant grégorien dont le refrain est le verset du livre de la consolation d’Israël selon le prophète Isaïe : « Rorate Cæli desuper, et nubes pluant justum, que la terre s’ouvre et produise le salut, qu’elle fasse germer en même temps la justice. C’est moi, Yahvé qui ai créé cela ».

  1. Peccavimus, et facti sumus tamquam immundus nos,
    et cecidimus quasi folium universi.
    et iniquitates nostrae quasi ventus abstulerunt nos,
    abscondisti faciem tuam a nobis,
    et allisisti nos in manu iniquitatis nostrae.

3. Vide Domine afflictionem populi tui,
et mitte quem missurus es :
emitte Agnum dominatorem terrae,
de petra deserti ad montem filiae Sion
ut auferat ipse jugum captivitatis nostrae.

4. Consolamini, consolamini, popule meus :
cito veniet salus tua
quare moerore consumeris, quia innovavit te dolor?
Salvabo te, noli timere,
ego enim sum Dominus Deus tuus, Sanctus Israel, redemptor tuus.

Nous avons péché et nos actions ont fait de nous des êtres immondes, et nous sommes tous tombés comme des feuilles et nos iniquités nous ont balayés tel le vent, tu as détourné de nous ta face et tu nous a brisé par le poids de nos iniquités.

Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple et envoie celui que tu as prévu d’envoyer. Envoie l’Agneau maître de la terre, de Petra au désert, à la montagne de ta fille Sion, afin qu’il enlève lui-même le joug de notre captivité.

Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple, vite viendra ton salut. Pourquoi te consumes tu dans l’affliction, pourquoi la douleur t’affliges-t-elle ? Je te sauverai, n’aie pas peur : moi, je suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ton rédempteur.

 

A l’offertoire, la chorale a entonné, en français, un beau chant polyphonique rapporté de Jérusalem par la cheffe de chœur, du moins c’est ce qu’elle a bien voulu m’en dire … En voici les paroles, pour la musique, adressez-vous à elle :

Voici bientôt l’heure où Dieu va paraître, car le Seigneur vient, il ne tardera pas. Dans notre détresse nous l’avons cherché ; de notre misère nous serons sauvés. S’il se fait attendre, prenons patience.

 De rester fidèle à son alliance, à son serviteur il a fait le serment, d’affermir sa race pour l’éternité, de lui conserver grâce et fidélité, et ce que Dieu jure, dure d’âge en âge.

 C’est de paix qu’il parle, de paix véritable, pour ceux qui, vers Lui, voudront tourner leur cœur. Et lorsque sa gloire sera parmi nous, la paix, la justice, se rencontreront. Et la terre entière verra sa lumière.

 

Le même titre interprété à la veillée de Noël 2017 par la chorale du Faouët


L’avent, c’est ça !

Pas de chant en breton, je n’ose pas le dire trop fort de peur que mon rédac’chef, Eflamm Caouissin, ne m’entende … Mais l’Avent c’est aussi ça !

Trugarez vraz, aotrou Person Bruno Bellec qui portez si bien votre nom.

À propos du rédacteur Yves Daniel

Avocat honoraire, il propose des billets allant du culturel au théologique. Le style envolé et sincère d'Yves Daniel donne une dynamique à ses écrits, de Saint Yves au Tro Breiz, en passant par des chroniques ponctuelles.

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4 Commentaires

  1. On dit adventus et non advenientus pour dire l’Avent. A l’origine, il s’agit du retour à Rome de l’imperator rentrant victorieux de campagne. Si je ne me trompe pas, advenientus est un participe présent du verbe advenire. Il est cependant fort rare, voire incorrect en latin classique (je ne l’ai trouvé que chez Bède le Vénérable) la forme adveniens est la plus courante.

    Quand au mot “cheffe” il est incorrect, car il s’agit d’un mot masculin : il faut dire Mme le chef de choeur comme on devrait dire madame le ministre, car il s’agit d’une fonction, et le masculin tient lieu ici de neutre. Il est vrai que beaucoup de bien-pensants, au nom d’une fausse égalité hommes-femmes nous imposent leur “écriture inclusive” qui est une absurdité. Jusqu’ici, c’est l’Académie française qui seule maîtresse de l’évolution de la langue : « On se gardera de même d’user de néologismes comme agente, cheffe, maîtresse de conférences, écrivaine, autrice…» (décision de 2012)

  2. après vérification, advenientius n’existe au participe présent dans aucun des cas, il s’agit donc d’un barbarisme qui n’existe pas en latin, sauf dans un texte de Bède le Vénérable.

    • suis vraiment nul en latin ! … mon rédac’chef va finir par me censurer définitivement si vous le répétez trop souvent ! ….
      Je voulais partager avec les lecteurs d’Ar Gedour les paroles de ces deux beaux cantiques fort appropriés et grâce à Ar Gedour, vous bénéficiez, en prime, du son !!
      tout le monde ne pouvant aller au Faouët, c’est à Quistinic qu’il faut aller pour les entendre ! …
      l’Avent est à Noël ce que le carême est à Pâques : l’attente dans l’espérance
      A la messe de Noël à Quistinic il n’y aura que des chants en breton ! ….

  3. Je suis atterré et contristé et en colère. Pas un seul cantique en breton à la messe dominicale à Quistinic ! Comme de nombreux fidèles du diocèse de Vannes (voire d’ailleurs) Quistinic était un refuge lors des années de plomb, un lieu de paix où le breton et le latin avaient droit de cité. Ce pauvre abbé Blanchard qui a oeuvré avec courage et enthousiasme toute sa vie pour la foi catholique et la langue bretonne doit être malheureux de voir son héritage bafoué (s’il est au courant) souvent face à l’incompréhension et l’hostilité de l’Eglise moderniste intrasigeante.
    Je ne sais si c’est le fait de son successeur, mais il faut vraiment être borné et iconoclaste pour “scier la saine et bonne vieille branche sur laquelle ils sont assis” (Georges brassens, “sans le latin, la messe nous emmerde ” Non, maître, l’Avent, ce n’est pas ça à Quistinic !

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