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12 décembre 2020 : mémoire de l’abbé Yann Vari Perrot

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Il y a 83 ans (12 décembre 1943),  l’abbé Perrot tombait assassiné en revenant de dire la messe de la Saint Corentin en la chapelle Saint Corentin de Toul-ar-Groaz qu’il avait rachetée et restaurée 13 ans plus tôt. Inutile de revenir sur l’historique bien connu désormais de ce crime (1). Nous nous intéresserons plutôt pour cet anniversaire sur un « hasard » que le chrétien préférera considérer comme un signe du dessein de Dieu sur  l’humble recteur breton :

L’abbé Yann-Vari Perrot fut ordonné prêtre le 3 juillet 1903 en la cathédrale Saint Corentin de Quimper : il avait mis tout son sacerdoce sous la protection du saint Patron de la Cornouaille. Quarante ans plus tard il sera  assassiné au seuil de  la très modeste chapelle Saint Corentin, le jour de la Saint Corentin.

Mais le dessein de la Providence ne s’arrêtait pas là. Comme si Elle voulait, par une mort exceptionnelle, confirmer le prêtre exceptionnel et affirmer sa vocation de martyr du recteur de Scrignac, il sera assassiné sur le même chemin, au même endroit, dans les mêmes circonstances comme son lointain prédécesseur, l’abbé Klaoda Jegou, prêtre réfractaire, assassiné par les sans-culottes en 1797.  Comme lui, l’abbé Perrot cheminait sur le chemin du retour vers son presbytère, en compagnie de son petit enfant de chœur Raymond Mescoff, en égrenant son chapelet.  L’année précédente, après avoir retrouvé les ossements de l’abbé Jégou au pied du calvaire de Koad-Keo, l’abbé Perrot lui érigeait une sépulture digne (un gisant de granit). L’abbé Perrot disait qu’il « aimerait avoir la même mort que l’abbé Jégou », car en ces temps troublés, il se savait menacé.

 

A PROPOS DE LA CHAPELLE SAINT CORENTIN

La chapelle Saint Corentin de Toul-ar-Groaz étant, pour diverses raisons assez complexes, retombée totalement en ruines, et étant devenue, vu sont état et le coût, irrestaurable, l’Evêché de Quimper fit don de certaines pierres, de l’autel où il célébra sa dernière messe à une famille qui avait toute légitimité à les revendiquer pour les sauver du vol (certaines pierres et tout le pavage d’ardoises  avaient été volés), et d’un usage profane des ruines. Aujourd’hui, grâce à certaines aides (très modestes au demeurant), la chapelle, plus exactement le chœur avec l’autel, la table de communion, les bancs, le bénitier de granit,  la façade ouest d’entré avec sa porte cintrée, son petit clocher, sont en cour de reconstruction. Elle sera comme un reliquaire qui recevra les reliques de l’abbé Perrot,  sa célèbre cape, son manteau, sa barrette, encore tachés de son sang et de la boue du chemin, toujours visibles. Cette décision n’a pas été toujours comprise par certains, qui n’ayant jamais rien fait pour empêcher la ruine, sont toujours prompte à critiquer les initiatives et à crier au sacrilège, oubliant que s’il y avait « sacrilège», il avait déjà été commis depuis bien longtemps. L’important aujourd’hui est que ces pierres vénérables soient sauvées.

En cette date anniversaire, au milieu du chantier, une bougie a été allumée sur l’autel. En ce qui concerne la tombe de Koad-Keo, la famille Caouissin, via Ar Gedour,  s’occupe activement à la faire restaurer (notamment refaire toutes les inscriptions sur le socle de la croix, grâce aux dons reçus de toute la France,  après la profanation d’avril (Pâques) 2018. L’incendie de la chapelle en juillet 2019, plus le coronavirus 19 ont retardé ces travaux qui seront menés en parallèle avec la restauration de la chapelle de Koâd-Kéo. Cette restauration impliquera pour un temps, lors des travaux sur la chapelle, le démontage de la croix, son transport dans un atelier, et son remontage une fois les travaux terminés sur la chapelle.

Une messe anniversaire en breton est célébrée à l’église de Scrignac ce dimanche 20 décembre 2020 à 10h30.

1) Lire « J’ai tant pleuré sur la Bretagne, vie de l’abbé Perrot » par Youenn Caouissin ; Edition Via Romana, qui peut être commandé sur le site Ar Gedour (34 euros plus 8 euros de port. Le livre (600 pages, 60 photos) ayant été un succès, il est en voie d’être épuisé.

À propos du rédacteur Youenn Caouissin

Auteur de nombreux articles dans la presse bretonne, il dresse pour Ar Gedour les portraits de hauts personnages de l'histoire religieuse bretonne, ou encore des articles sur l'aspect culturel et spirituel breton.

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Un commentaire

  1. Si pour vous, les reliques de l’abbé Yann vari Perrot méritent un écrin dans un lieu en toute sécurité, faites un don pour la construction de cette chapelle.
    Doue ha Breizh

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