Gaudete « soyez joyeux » ! Ces préparatifs à la fête sont bien légitimes. Pourtant, comme il convient pour toutes nos réjouissances, laissons les plongées dans l’implacable réalité : rien est indéfiniment joyeux ici bas. Comme la face à son revers, la lumière son ombre, la naissance sa vieillesse : la joie cache la peine.
Devant la crèche pense à l’enfant qui va naître :
- Il est Dieu qui s’abaisse en ce faisant un homme parmi les hommes ;
- Il est le Co-créateur de l’univers qui se fait créature ;
- Il est le roi de l’Univers qui se fait citoyen juif sous occupation romaine ;
- Il est le Verbe de Dieu qui assume le non langage de l’enfant ;
- Il est le tout Puissant qui entre dans l’incapacité conditionnée de notre réalité humaine ;
- il est l’éternité qui entre dans le cours du temps ;
- Il est l’Amour qui vient fréquenter les bassesses, vilénies ainsi que la haine ;
- Il est la vie éternelle qui vient transpercer la mort ;
C’est notre espérance déjà réalisée qui nous fait nous réjouir toujours par delà les heurs banals de l’existence bon ou mal, avec Jésus, l’heur est sauvée ! Car s’il faut voire en même temps que la crèche : le crucifiement, en même temps que l’agonie : la résurrection, en même temps que Gethsemanie : l’ascension, …, c’est bien toujours la Victoire de l’éternité qui est la source de notre réjouissance quoi qu’il se passe.
Soyons toujours dans la joie dans le Seigneur, même si nous savons qu’après le temps des fêtes, les décorations de la couronne d’Avent tomberont et sa verdeur laissera place aux tristes épines de la couronne d’infamie par laquelle il faut passer pour n’attendre que le juste jugement d’amour du Père qui sonde les reins et les cœurs.